Vous êtes-vous jamais enquis, en fermant bihebdomadairement le sac poubelle, de la raison pour laquelle la contenance y était indiquée en « litres » ? Le doit-on aux tests de résistance sur le polyéthylène, gonflé d’eau jusqu’à la déflagration suivie, n’en doutons pas, d’inextinguibles crises de rire qui font le sel du métier de chercheur ?
Profitons-en pour saluer bien bas ces serviteurs de la science, dont les explosions contrôlées en laboratoire nous évitent autant de mésaventures domestiques.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Car, sauf oubli de bouteille encore pleine ou erreur d’aiguillage au cours d’une envie pressante, nous ne confions à notre poubelle que des déchets bien solides. Qu’une moyenne sorte, au pif, sur les zaméricains qui produisent en déchets annuels x fois leur graisse poids, elle sera mesurée en immuables kilos.
Calculette au cou, les matheux brouillés avec les unités supputeront une conversion simplifiée au profit du litre. Ils en seront pour leurs frais, après avoir vérifié fébrilement que 1 L = 1 kg. Alors quoi, sac à papier ?
C’est que l’industrie ordurière – soit dit sans la froisser – sait nous prendre par les sentiments : supposons que soient mentionnés « 30 kg » au lieu de « 30 L », votre système manopileux se hérisserait illico à la lecture du premier chiffre (qui équivaut, l’on l’a vu, au second).
Or jamais un sac débordant des pires bourrelets n’atteindra un tel poids, inscrit là pour rappeler qu’au-delà, c’est le drame. Mais notre comprenette est ainsi faite que se coltiner « 30 kg » relève de l’herculéen alors que « 30 L » basculeraient sans forcer dans le container idoine.
Là-dessus, méditez bien, j’ai les poubelles à descendre.
Merci de votre attention.
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