Billet indigné et étymologique aujourd’hui. Dites-vous bien que nous sommes les seuls au monde capables de prononcer [gz] le x et le s d’exsangue et d’infliger, dans le même temps, un [ks] à et cetera. C’en est si biscornu que même nos bicornus s’en rendent malades, qui nous mettent en garde contre la prononciation « excetera » depuis 1969. Le conclave schnoque ne demande pourtant pas la lune : où au juste dans etc. voyez-vous un x ? Vous voyez le hic ?
Mais revenons, etc.
Et d’abord, souffrez que l’on vous colle un ramponneau en pensée au cas où vous l’écririez « etc… ». Jetez ça aux orties, hein. Ne prétendez pas piger ce que l’abréviation veut dire si vous supprimez le point qui la signale comme telle, d’une part, pour y mettre de la suspension aussi désinvolte que pléonastique de l’autre. Ça vaut aussi pour certaine prof du temps jadis qui nous le canardait par salves de trois :
Etc., etc., etc.
Bé oui, comme chacun sait, le petit animal sert justement à éviter une énumération. Et cetera (façon latino-helléniste de boudoir : et cætera voire et cœtera) signifie tout khônnement « et le reste, et toutes les autres choses ».
On vous voit viendre : et par quelle tambouille les c, que le latin prononce [k], sont-ils devenus [s] devant nos voyelles ? Pour éviter qu’on ait l’air ridicule en s’époumonant :
Ciel ! C’était donc ça ! Ceci explique cela !
(phrase de toute façon ridicule par quelque bout qu’on la prenne).
Réconcilions-nous hors le ring autour d’un moyen mnémotechnique imparable. Dès que vous sentez l’etc. arriver, imaginez-le tellement gros et gras qu’il engloberait 700 de ces « autres choses ». Vous vous surprendrez à prononcer [ts], comme dans 700.
De rien, c’est cadeau.
Merci de votre attention.