Pour ceux qui débarqueraient par hasard ou les retardataires à la bourre, on ne voit pas d’autre alternative que de se répéter à nouveau : les pléonasmes redondants commencent à nous les briser en morceaux. Il y a encore un an en arrière, on se serait tu sans rien dire. Au jour d’aujourd’hui, peu s’en faudrait qu’on ne soit énervé par la colère.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
On est tellement chaud bouillant que des nouveautés inédites s’immiscent chaque jour au milieu de notre parler quotidien. Signe évident que, quelque part, on n’a plus confiance dans nos mots, surtout lorsqu’ils font 2 en 1. En face d’un vis-à-vis, pour éviter un bide qui tomberait à plat, on les exagère donc à outrance en leur flanquant du pléonasme. Quand ce ne sont pas des béquilles pour marcher ou des rires en boîte enregistrés.
L’erreur fautive du jeune bambin qui se targue fièrement de « monter en haut », passe encore… Mais nous ?
Assez tourné en rond. Plus question de remettre à plus tard toute autocritique nous concernant. Avec de simples exercices basiques, on peut potentiellement dégonfler la grande plupart de ces gros pleins de soupe sémantiques.
Pour prendre un exemple, si par exemple vous estimez que la fameuse formule bien connue
il a dû s’y reprendre à deux fois
sous-entend implicitement deux actions en tout, autant vous prévenir à l’avance : y’a du boulot.
Il a dû s’y reprendre à deux reprises
nécessite même carrément une intervention d’urgence, et sur-le-champ.
Voyez de visu qu’une écoute attentive suffit à corriger le tir. Il n’y a qu’en approchant de près ce genre de spécimens qu’on y mettra un terme définitif. Le moment sera alors venu d’applaudir des deux mains.
A partir de dorénavant, luttons tous ensemble collectivement.
Je compte sur votre collaboration pleine et entière. Et plutôt deux fois qu’une.
Merci de votre attention.
Je suis au regret de n’avoir pas « vu de visu » dans vôtre article
mention faite de l’abject « en partant du postulat de départ »
qui n’a qu’à trop d’occasions croisé mon chemin !
« Voire même » chagriné de n’y avoir pas décelé les récurrents
« bip sonore », « marche à pied », « perspectives d’avenir »,
« moindre petit… », « faux prétexte », « conjoncture actuelle »,
« se côtiser à plusieurs », « étape intermédiaire »,
« paire de jumelles », « piétiner sur place »,
« solidaires les uns des autres », « tâcher de faire »…
Ou encore quelques uns d’inspiration anglo-saxonne :
« campus universitaire », « Le best of de… », « En direct live » !
Et que penser du concept fort ridicule de tentative échouée de pléonasme
« comme par exemple », rendu célèbre par le décérébré journalistique moyen,
le magnifique « aux quatre coins de l’hexagone » ?
Désolé mais j’étais obligé de faire un tri sélectif parmi des exemples qui, comme vous avez raison de le souligner à juste titre, affluent par centaines…
Le cas d’ « en direct live », bien qu’horripilant, est un peu plus tangent :
https://unespecedeblog.wordpress.com/2013/04/03/live/
Quant à « décérébré journalistique moyen », attention mon cher mouton de ne pas tomber vous-même dans le piège !
Diantre, je n’avais jamais fait la distinction avec le sens qu’on lui attribue en français !
Bonne remarque à propos du journaliste, je m’en veux par contre
d’avoir complètement oublié le très populaire « tri sélectif » !