Les scénaristes aiment à découper leurs histoires en tranches comme des pains d’épices. Hein ? Oui, ou comme des saucissons mais s’il y a des végétariens dans la salle ? Ils risquent de louper un épisode, avec vos pinaillages.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Certains dicos et non des moindres rappellent à qui veut l’entendre qu’on a hésité sur le genre du mot jusqu’au début du XIXe siècle. Après-midi, les deux sont permis. Alors hein, pourquoi pas « une épisode » ? Surtout qu’épisodie avait encore cours début XVIIe.
Les mâles ont eu le dernier mot ; fin de l’épisode.
Depuis 1637, notre homme désigne un « fait accessoire qui se rattache à un ensemble ». Comme, par définition, on ne le voit pas tous les quatre matins, on a tôt fait de lui flanquer épisodique et épisodiquement pour lui tenir compagnie. Nous causerons de l’encore plus chatoyant sporadique à une date ultérieure, tenez-vous-le pour dit.
Episode nous est fourni clé en main par le grec ε ̓πεισο ́διος, « accessoire » donc, formé sur ε ̓πεισο ́διον (traduc : epeisodion), littéralement : « qui introduit par ailleurs ».
Ep-eis-odion (on ne s’en lasse pas) en tranches encore plus petites :
eis : « vers » ;
hodos : « voie, route » (la même que dans « méthode » dites donc),
le tout contracté en eisodos : « entrée ».
Et pis epi : « en plus » (d’où l’idée de propagation chère aux épidémiologistes).
Tombons pas la blouse.
L’anatomie constitue un monde soigneusement parallèle pour vous comme pour moi, si si si. Ignorance qui ne doit pas nous priver plus longtemps de la découverte d’« épiploon », qui hélas se lit non pas comme clown, cartoon ou saloon mais épi-plo-on. Pour les intimes, c’est un repli du péritoine. Si le mot « péritoine » vous laisse de marbre, solution de repli : le dictionnaire. On est rarement déçu.
Merci de votre attention.
Un[e!] espèce de blog 