La langue ne fait rien qu’à nous enduire d’erreur : méfiez-vous, l’aspirine ne s’aspire pas. Pas plus que les suppositoires, je suppose. Quant à la pénicilline, vos minables calembours n’amusent que vous.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Sachons gré aux concepteurs d’avoir inventé dans la foulée ce terme générique.
Sans quoi nous redoublerions de maux de tête au moment d’absorber notre « acide acétylsalicylique ».
Pour la petite histoire, cette merveille a troqué plusieurs fois son nom de scène, notamment contre « acide 2-acétyloxybenzoïque », « acétylsalicylate », « acide ortho-acétylsalicylique », voire « acétosal » sur la fin, quand on n’en pouvait plus.
Notons également qu’il a pour formule C9H8O4 et que ses paramètres de maille sont : a = 11,430 Å, b = 6,591 Å, c = 11,395 Å, α = 90,00°, β = 95,68°, γ = 90,00° et Z = 4.
Si vous avez sauté ce qui précède, ne venez pas gémir que vous ne bitez point d’où sort l’aspirine, bande de tire-au-flanc.
Déposée pas plus tard qu’en 1899, la marque Aspirin a été conçue comme suit :
– a comme acétylation (modification post-traductionnelle catalysée par des acétyltransférases et la protéine p300 qui agissent sur les histones et qui consiste en l’ajout du groupe fonctionnel acétyle COCH3 dans une molécule ; jusque-là tout est clair) ;
– spir (comme acide spirique, équivalent de son cousin salicylique) ;
– in(e) comme la coutume veut qu’on désigne les alcaloïdes : strychnine, morphine et autres joyeusetés.
Selon une autre version, le préfixe a- serait privatif, l’aspirine étant alors 100 % « sans spirée », contrairement à l’acide acétylsalicylique naturel extrait de cette fleur.
Là. C’était pas si insoluble.
Moyenne ahurissante pour terminer : niveau aspirine, chaque Français en est à 60 comprimés par an, soit plus d’un par semaine.
Z’aiment avoir mal, les compatriotes, y’a pas à dire.
Merci de votre attention.