« Au final »

 

Un classique. L’expression avait même bien failli ne plus gêner aux entournures. Pour un peu, personne n’aurait cru bon de la dézinguer dites donc.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Pas correct, « au final » ? Pas très heureux, concèderont d’abord les plus naïfs. Il fallait bien créer une formule passe-partout, que ni enfin, ni finalement (qui indique plutôt un changement de programme), ne recoupaient totalement. Ainsi jaillit « au final », le pendant d’« à la base » déjà étrillé ici même. Final y passe pour un synonyme d’arrivée : presque pas de quoi fouetter un chat.

 

Mais approchons la bête. Grammaticalement, comment analysez-vous final ? Vous pouvez commencer à blêmir.

Adjectif ? Après au ? Vous pouvez commencer à rougir. Remplacez-le par un adjectif pour en avoir le coeur net : dernier, au hasard. Ça ne marche que si un nom est sous-entendu derrière :

au dernier [de ces messieurs].

Dans « au final », final se rapporte à que dalle : l’hypothèse tombe à l’eau.

Nom ? Non. Vous pouvez commencer à chercher, aucun dictionnaire ne le signale comme tel. Tout juste parle-t-on « du final » d’une œuvre musicale, francisation (péchant par ignorance sans doute) du grandiose finale italien.

 

On n’a qu’à dire que final est une espèce hybride. L’usage n’a-t-il pas force de loi ?
M’étonnerait. Echangeriez-vous « au final » contre

au terminal ?

En dehors du terminus géant qu’il désigne, terminal coule des jours heureux en tant qu’épithète auprès de phase ou de stade. Dans le même temps, personne ne songe à déformer « au terme ».

 

Parce qu’à la fin, ça n’existe pas, « au final ». A moins de vouloir signifier à l’orchestre « mesure 328 ».

Merci de votre attention.

 

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