En entrant, les cadors du circuit ont déjà l’air sérieux mais c’est pour de rire : ils profitent du court bondé pour s’échauffer. Cuisine interne aux tennismen.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Imagine-t-on les gladiateurs faisant gouzi-gouzi avec le lion dans l’arène ? Une diva encore au stade des vocalises sur scène ?
Passe encore que les champions se balancent à tour de bras des services et des smashes à la gueule. Que ne huilent-ils la mécanique en privé un petit quart d’heure avant ? Ces messieurs avec Oreillettes de l’Organisation ne peuvent-ils point leur trouver un court de libre ? Allons allons.
Et encore, le spectacle est digeste grâce au réalisateur, qui varie les plans comme il peut. Mais quid de ces échauffements publics vus des gradins ? Dégradant !
L’impression qui s’en dégage, c’est que non seulement ils se déroulent sans nous mais aussi sans les joueurs, dont l’arbitre égrène les curricula comme s’ils n’étaient pas là.
Certes, les caméras qui filment l’athlétisme ont pris l’habitude de capter en direct des pointes de vitesse sur le terrain d’échauffement situé à quelques encablures. Entre nous, l’intérêt de zieuter les athlètes en passe de concourir en survêtement, sous écouteurs le plus souvent, et quasiment à la dérobée, avoisine peau de zob, non ?
Quant aux footeux et rugbymen gagnant la pelouse, on conçoit qu’ils s’étirent un brin. Mais, sauf coup d’envoi fictif au profit d’une cause lambda, le match débute dans la foulée. Idem pour tous les sports collectifs. Et de raquette, d’ailleurs. Ping-pong, badminton, logés à la même enseigne : t’es venu pour jouer, tu joues.
Manière de faire monter la tension ? Vieux fond d’aristocratie british ?
Spectateurs, puisqu’on vous prend à témoin, applaudissez chaque « échange », histoire de montrer que vous au moins ne comptez pas pour du beurre.
Merci de votre attention.