Inutile d’aller chercher un hypothétique plafundus originel. Z’allez sauter au plafond : littéralement, un plafond est un « plat fond ». Sans être spécialement bas de plafond, les verlanophones n’ont rien inventé.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
A ce compte-là, qu’est-ce qu’un faux plafond sinon un fond plat faux ? A la place du peintre, on engueulerait le géomètre. Ou on enverrait pètre le géomeintre (ce qui revient au même).
Les architectes à qui on n’avait rien demandé commencent à causer platfons en 1546. Attesté dans sa graphie actuelle une poignée d’ans plus tard, on l’écrit encore platfond ou plat-fond jusqu’au XVIIIe siècle.
Au fond, vous aviez raison : il y a du fundus là-dessous, le fond de toute chose en latin. Voyez le s ? Il s’est blotti dans fonds, sans lequel en effet on rechigne à attaquer les travaux et on boude dans son coin. L’indo-européen commun bhudh- a d’ailleurs valu aux Zanglais leur bottom et aux Gaulois la bonde que nous remplissons à ras bord.
Quant à plat, le latin des rues plattus l’a volé à l’étalage chez le grec ancien platus, lui-même copié-collé de l’indo-européen plat-, « étaler ». Dirait-on pas le cri de la couche de peinture le soir au fond des bacs ? Meuh alors.
Reconnaissance ultime : les lampes qu’on applique au plafond portent le doux nom de plafonnier. Quant à plafonner, il équivaut plus souvent à « être au taquet » qu’à « poser du placo », il faut bien le dire.
La prochaine fois, nous nous attaquerons au plancher. Il y aura du pain sur la planche.
Merci de votre attention.