Point n’est besoin d’avoir fait sociologie des grandes surfaces pour observer que, dans le doute face à sa liste de courses, seul l’homme du sexe masculin appellera bobonne à la rescousse, à la maison ou wherever she is.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Dans un rayon, agrippé au caddie, l’homme blêmit. Râh putain ils l’ont pas, maugrée-t-il en son for intérieur. Que prendre à la place ?
Lorsqu’il a fini de s’interroger en son for intérieur et que le fruit de sa réflexion (qui peut aller de trois secondes à plusieurs minutes de solitude existentielle) débouche sur peanuts : portable.
Ce fait civilisationnel laisse supposer que ladite liste a été établie par bobonne. Et que bobonne est joignable, sans quoi les affres de monsieur peuvent se prolonger jusqu’après la fermeture.
Plutôt que d’essuyer un savon sitôt ses pénates regagnées parce que je te l’avais dit qu’il fallait pas prendre ça, l’homme du sexe masculin préfère, sans souci du qu’en-dira-t-on, sortir l’artillerie lourde. Déguisée en oreillette parfois.
Mais l’homme tient sa victoire. Une référence de la liste vient à souffrir d’imprécision ? L’occasion est trop belle de faire remarquer à bobonne sa connaissance lacunaire de l’approvisionnement de l’échoppe. Jusqu’où va se nicher le reproche.
Oh mais on est prêt à parier que certains spécimens (les moins orgueilleux) prennent une photo de ça et de ça qu’ils s’empressent d’envoyer, toujours via la magie des ondes, à la porteuse de culotte. Qui tranchera, dans un bon jour : prends les deux, on verra bien.
Comment faisait-on avant ? On était obligé de se faire confiance – ou de se briefer deux fois plus.
Conclusion : non seulement la joignabilité pousse à la consommation mais elle tue l’amour dans les mêmes proportions.
Merci de votre attention.