Dénoter/détonner

 

Dans le club très fermé des imbroglii paronymiques, dénoter/détonner ne détonne même plus. Ce qui dénote de notre part une élocution séparée de sa pensée telle une fusée de ses étages.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Si on se débarrassait une fois pour toutes du couple infernal ? Vous aurez beau vociférer alentour les définitions de dénoter :

être le signe de quelque chose

et de détonner :

jurer, ne pas être en harmonie avec,

ça n’empêchera pas l’un de se pointer à la place de l’autre.

Rien d’étonnant : détoner est tapi dans l’ombre avec son n unique, comme dans détonation.

C’est par ici.

Convenez qu’il serait plus logique d’écrire détoner détonner et détonner détoner. Mais comment ça ? Un seul n pour évoquer le tonnerre, deux dévolus à « sortir du ton » ? Sans compter que toute la famille est enregistrée en mono : tonalité, intonation

L’orthographe de détonner détonne voire déconne. Au point qu’on la corrige inconsciemment, jusqu’à lui faire épouser le sens de détoner et inversement.

Ultime méprise, on en vient à préférer dénoter à détoner, trop proche mentalement d’un coup de canon, d’un gros pétard ou d’une explosion de néné siliconé en plein vol sans doute :

cette poitrine refaite dénote au milieu des autres.

 

Et burlat on the cake, de « sortir du ton » à « sortir de la note » – sens qu’on serait tenté d’attribuer à dénoter, notez bien y’a plus grand-chose…

 

Petit truc : le transitif dénoter est toujours suivi de quelque chose. Un sujet qui « dénoterait » tout seul, c’est un peu comme « signifier » : on attend la suite.
N’allez pas pour autant lui coller de de, ce qui dénoterait d’un manque de savoir-vivre évident.

Merci de votre attention.

 

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