De long en large

 

Les khônnards du dessus marchent de long en large.

Passionnante locution qui ne laisse pas d’intriguer les grammairiens, surtout ceux qui vivent en appartement.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

De but en blanc, certains considèrent long et large comme des noms masculins. Et fourrent « de long en large » dans le même sac que « de tout son long » voire « tout du long ». On frôle l’acquiescement si l’on pense à « de gauche à droite », sous-entendu « de la gauche vers la droite » : substantifs indiscutables (marche aussi avec « de droite à gauche »).

Mais comparez à « de bas en haut » : certes « du bas vers le haut » mais surtout « d’ici à ici ». Bas et haut y font la paire en tant qu’adverbes, comme dans « tomber bien bas », « tomber de haut » et autres joies de l’existence.

« De long en large » ? Locution adverbiale dans toute sa splendeur, voilà sa nature profonde.

D’ailleurs si long était un nom, large suivrait sans moufter. Or « le large » n’existe guère que chez les marins pour désigner la haute mer et les dégobillages y afférents le long de la coque.

 

De surcroît, que signifie cette expression si balaise ?

Alternativement en longueur et en largeur et, plus généralement, dans tous les sens.

« De long en large » entraîne donc « en travers » dans sa course, en coupant par l’hypoténuse.

 

C’est pas le tout de faire les cent pas, encore faut-il aérer.
Fenêtre « grande ouverte » ? Vous n’y pensez pas. Grand a lui aussi valeur d’adverbe, on vient de vous le dire en long et en large pourtant :

Ouvre grand la bouche.

Idem avec petit à petit (l’oiseau fait pipi).

Merci de votre attention.

 

Vous diriez même plus :

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s