Point fort : swingue encore plus terrible que récalcitrant. Pour s’en convaincre, il suffit de le chuchoter ad lib. :
épiscopat-épiscopat-épiscopat…
Mais revenons à nos moutons, moutons.
On ne fait pourtant pas plus raide qu’épiscopat :
dignité, fonction d’évêque, temps pendant lequel un évêque exerce sa fonction
en jargon à mitre.
Et plus largement (dans le milieu, on aime quand ça impressionne) :
ensemble des évêques de l’Eglise universelle ou d’une Eglise particulière.
Sa sonorité est trop plaisante pour qu’il s’en tire à si bon compte. Certes, épiscopable (« susceptible d’être élevé à l’épiscopat ») rase les murs avec son air coupable. Mais pendant ce temps-là, épiscope se hisse au rang d’« évêque ». Episcopéen se pique de « ressembler à un évêque ». Les habitants de Pont-l’Evêque dans le Calvados ? Tous pontépiscopiens, et ils n’en font pas tout un fromage.
Or çà, comment est-on passé d’épiscopat à évêque ? Comme d’hab, nous ensevelîmes le p d’episcopus, échappé du vieux grec (échavvé du pieux grec en l’occurrence) episkopos.
Notre « évêque » et le bishop anglais font donc bien partie du même épiscopat : ce dernier s’est d’abord appelé bisceop. Observez la parenté avec episkopos, l’« observateur », celui qui « voit au-dessus ».
Epi- est connu depuis le premier épisode. Quant à -skopein, les copains, sa descendance se téléscope à qui mieux mieux, du microscope au magnétoscope en passant par la coloscopie car faut bien et autres Scopitone.
D’ailleurs, episcopus a donné obispo en Espagne. Où, c’est bien connu, la cloche pascale retentit dans tout l’évêché (et Dieu sait qu’elle sonne fort).
Pour votre gouverne, sachez enfin que l’anagramme d’épiscopale fait escalope 3,14159265359.
Voilà qui calmera ceusses qui croient aux miracles de la transsubstantiation.
Merci de votre attention.