Visage défait, rictus incrédule : collimateur prend deux l, eeeeeh oui. Vous confondiez sans doute avec colimaçon. Un bon truc mnémotechnique : collimateur prend deux l.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
« Avoir quelqu’un dans le collimateur » n’est pas incompatible avec « l’avoir dans la peau ». En principe, ça n’est pas simultané. Quant à cumuler plusieurs individus, c’est possible mais toujours dans le même collimateur (un par habitant).
Rouget Sassafrin, spécialiste mondial du collimateur, ne manque jamais une occasion d’en redonner la définition à un parterre médusé :
instrument de visée permettant un pointage précis.
D’où le frotti-frotta sémantique entre « avoir quelqu’un dans le collimateur » et « l’avoir dans le viseur », cette dernière phase précédant de peu la phase intra-cutanée susmentionnée.
Collimateur aussi peut aussi désigner aussi un
instrument d’optique produisant un faisceau de rayons parallèles.
Positivement sensas, cette conférence.
Le monstre bicéphale fait son apparition au beau milieu (il n’y en a jamais de moche) du XIXe siècle. Un avatar de ce qui n’était jusque-là que collimation :
action d’orienter un instrument de visée.
Diable, on joue avec nos nerfs.
Et encore, collimation n’est qu’une mauvaise copie de collinéation. Pas besoin d’avoir révisé son latin pour y reconnaître la progéniture de collineare, « viser ». Ou, traduit au plus serré, « aligner ». On ne fait pas plus linéaire.
Déroulons tranquillou jusqu’à la ligne, ce « fil de lin » que nous ont légué, avec leur générosité coutumière, le latin linum et le grec linon.
La prochaine fois, avant de dégainer un collimateur cousu de fil blanc, contentez-vous de colligner.
Merci de votre attention.