En termes de ritalité, impresario ne craint guère que spaghetti. C’est dire s’il est respecté dans le milieu.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
A brûle-pourpoint, comment définiriez-vous impresario ? Si vous répondez :
personne qui s’occupe de l’organisation matérielle d’un spectacle, d’un concert, de la vie professionnelle et des engagements d’un artiste,
c’est que vous êtes de l’Académie ou que vous avez triché. Ou encore que vous l’aviez appris par cœur, ce qui est peu probable. A moins que votre impresario ne vous l’ait soufflé, car il est là pour ça, après tout.
Comme son vieux compère scénario, impresario a été francisé pour faire plus chic. Au pluriel : « des imprésarios ». Ou « des impresarii » ; les occasions se comptant sur les doigts d’une main, autant y aller à fond dans l’authentique.
Le mot est attesté en italien milieu XVIIe au sens d’« entrepreneur », bientôt spécialisé dans le show-biz.
Une notion de pas froid aux yeux née avec l’« entreprise » d’origine impresa. Et quand on sait qu’impresa est au verbe imprendere ce qu’entreprise est au verbe entreprendre, on se dit que notre atout charme décidément, c’est notre côté latin.
Imprendere, est-il besoin de le préciser, naquit imprehendere, lui-même dérivé de prehendere. C’est donc à nouveau vers prendre qu’il faut se tourner pour tout comprendre.
Fait cocasse, les Chleus disent Manager, tandis que les Zanglais se délectent d’impresario indifféremment.
Mais comment les Zitaliens disent-ils « entrepreneur » alors ? Impresario mais seulement quand il s’agit di pompe funebri.
Quant à nous, on ne dit jamais entrepreneur sauf si on est patron. Ou « fossoyeur d’entreprise », ce qui (parfois) revient au même.
Merci de votre attention.