Patients, des revues périmées vous attendent en salle d’attente. Si elles vous font patienter, elles ne comblent pas vos attentes ; ou alors, il faut vous faire soigner.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Zieutez bien : la table basse du toubib regorge de feuilles de chou qui semblent avoir été là de toute éternité. Si quiconque les a lues à la date de parution, qu’il se signale.
Double foutage de gueule : le patient ne mérite pas mieux que ce caca d’imprimerie, il ne va pas en plus l’exiger du jour. Pour meubler d’interminables quarts d’heure ? A quoi bon.
Sûrement une clause méconnue du serment d’Hippocrate. Si l’homme de science croit vous mettre dans de bonnes dispositions avec du people obsolète, il se fourre le doigt dans le globe oculaire.
Certes, le corps médical a autre chose à faire que de pourvoir quotidiennement en nouvelles fraîches des têtes à claques couronnées. Le cabinet n’est pas un kiosque ? Autant ne rien proposer du tout, à plus forte raison sur les deniers de vos consultations.
Une lueur d’humanité pousse parfois à acheter des BD aux bambins. Pourquoi jamais de livres de poche aux aînés ? C’est ignorer les vertus thérapeutiques de Camus ou de La Fontaine. Le loup et le chien estompe vos quintes de toux. La peste et le choléra bat en retraite.
Klepto comme vous l’êtes, vous seriez tenté de repartir avec. Un détecteur de chef-d’œuvres à la sortie et le docteur peut dormir sur ses deux oreilles (celles qui lui servent à ne pas écouter).
Chez le coiffeur, même littérature. Circonstance atténuante : le bruit du sèche-cheveux, de la TSF et des propos zineptes réunis empêche la concentration nécessaire à la lecture.
Quitte à n’apprécier que les images, réclamez des bouquins sur la peinture ou les arts premiers.
Merci de votre attention.