Au cours d’une enchère normale, les personnes intéressées se signalent jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que deux (les plus teigneuses). Puis une (ne sachant plus quoi faire de son pognon, ou celle qui en a le plus dans le slibard ; ou les deux).
Sauf que ce coup-ci, l’affaire est particulièrement accrochée. Le reste de la salle a beau avoir déserté depuis un bon bout de temps, le tandem final fait durer le plaisir. Aucun ne veut céder. De quoi vous pourrir la vente.
Car, contrairement aux enchères type eBay limitées dans le temps, rien n’empêche ici de surenchérir jusqu’à ce que mort s’ensuive. Légalement, tant que dure ce petit jeu, vous ne pouvez même pas brandir votre marteau en criant « adjugé » (ce qui, il faut bien le dire, fait le sel de ce métier).
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en commissaire-priseur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Commencez par aménager les lieux de telle sorte que chacun des deux zozos puisse hurler son prix des WC ou des douches en étant entendu. De la même façon, équipez-vous en bavoirs pour les pauses repas et en calepins où vous noterez soigneusement pour le lendemain la dernière enchère avant d’aller au dodo.
♦ Vu la croûte qu’ils se disputent, donnez aux deux opiniâtres un petit cours d’histoire de l’art en accéléré, ça leur fera les pieds.
♦ Impossible de les départager ? Coupez la poire en deux : la garde alternée de la croûte pour eux-mêmes et leurs descendants.
♦ Lorsque la fin est proche, rappelez quand même aux deux autres vieillards qu’avec leurs khônneries, ni l’un ni l’autre ne profitera de son bien.
♦ Sinon, il vous reste toujours le marteau.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.