Il y a du pourléchage dans l’air : vous avez prévu de mitonner un de vos plats favoris, celui pour lequel vous aviez repéré les victuailles idoines, dûment congelées pour l’occasion.
« Prévu » jusqu’à un certain point. Car la veille au soir, comme un khôn, vous omîtes de décongeler l’ingrédient de base. Résultat : vous vous retrouvez le jour J à court de bonne chère comestible – et de gros mots à votre propre encontre. Devant la porte ouverte du congélo, le sens de l’expression « s’en vouloir » vous apparaît soudain avec une vigueur redoublée.
Pour sauver les meubles, il conviendrait d’accélérer drastiquement le processus de décongélation. Mais tout choc thermique serait fatal à votre plat.
Et pas question de tout bazarder aux ordures, le gâchis ne serait rien comparé aux fuites.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en décongélateur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Aux grands maux, les grands remèdes : produits frais du jour. Comment faisait-on avant Thomson et Marie Curie, mm ?
♦ Réchauffez le tout sous les bras ou dans l’entrejambe, en prenant soin d’enfiler une combinaison pour éviter les engelures.
♦ Soufflez dessus à plusieurs, en retournant régulièrement.
♦ Puisque vous ne pouvez pas agir sur la température, compressez le temps. On peut, par pure convention, voler une heure à tout le monde deux fois par an. Rien ne vous empêche d’en faire autant, a fortiori dans l’enceinte de la cuisine où vous ne dérangez personne.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.