Il y a peu de chances d’apprendre l’étymo d’école à l’école. Ou alors de manière trop scolaire pour en retenir la moitié.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Cas d’école : avant que l’accent aigu d’école ne se raidisse, il n’était qu’un s (scolaire, scolastique). Ç’a fait école chez les petits copains : scuola (italien), escuela (espagnol), school (grand-breton), Schule (teuton), skola (suédois)…
Normal : en 250 après Charlemagne, on allait encore à l’escole. Ceux qui rigolent dans le fond, souvenez-vous qu’on dit encore escalier, parfois dans la même phrase qu’échelle.
Le mot a été honteusement pompé sur la schola latine, « loisir studieux, leçon, lieu où l’on enseigne ». En bas latin, il désignait même une « corporation, compagnie ».
Il faut remonter au grec skholê pour comprendre que fondamentalement, on a besoin de « repos », de « temps libre » et qu’un « arrêt de travail » s’impose pour étudier.
Que ça serve de leçon à ceux qui seraient tentés de faire bleu.
Skholê tient sur l’indo-européen segh- portant l’idée de « tenir » et de « force ». Dérivé : segh-wēr-o-, où l’on reconnaît sévère (mais juste) et persévérer (peut mieux faire).
Sur le même radical, le Gaulois « maître de soi » devient sego, qu’on peut rapprocher de la « victoire » germanique Sieg.
Au passage, on comprend mieux pourquoi Siegfried, Sigmund et Ségolène figurent toujours parmi les premiers de la classe.
Se reposer pour quoi faire ? Reprendre des « forces », tiens. On n’a jamais fini d’apprendre, la preuve.
Merci de votre attention.