De même que tout est politique, tout est aphrodisiaque – s’il faut en croire ceux qui sous le manteau vous le présentent comme tel. Méfiez-vous, un bon vendeur à la sauvette est capable d’écouler n’importe quelle camelote pourvu qu’elle se pare des vertus susnommées.
Et il y en a de toutes sortes, histoire de contenter Monsieur et Madame. Notez que neuf fois sur dix, c’est Monsieur qu’on charge de faire grimper Madame au rideau. Ceci tient sans doute au fait que le vendeur est rarement une vendeuse.
Quant à vous, membre de la « communauté LGBQT », passez votre chemin : c’est bien connu, vous n’êtes pas concerné(e).
Si vous êtes porté(e) sur la chose, point n’êtes-vous pour autant spécialiste des petits coups de pouce du destin. Comment savoir avant de l’essayer si la marchandise (qu’en temps normal vous jugeriez inoffensive) aura le moindre effet sur les ngolo-ngolos à venir ?
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en bonne poire civilisée.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ L’aphrodisiaque se présente généralement sous forme de plante ou d’aliment. Si l’on vous parle des phases de la lune, c’est sûrement au figuré.
♦ En vue de votre daube dominicale, exigez du boucher qu’il ait du lapin australien, réputé plus chaud encore que ses congénères continentaux.
♦ Si l’on vous propose un vieux frigo pour pimenter les préliminaires, il est fort probable qu’on cherche en réalité à vous le fourguer en désespoir de cause. Vérifiez au moins l’état des clayettes.
♦ Une vitrine ou un miroir de poche suffiront, dans lesquels vous vous mirerez avec votre tourtereau. Dans le cas contraire, faites, sinon vie, du moins chambre à part et restez bons amis en souvenir du bon temps.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.