A qui appartient la tour Eiffel ?

 

Alors comme ça, la tour Eiffel serait à tout le monde sous prétexte qu’elle est dans nos cœurs et autres envolées lyriques de trois cents mètres de haut ? Fini de rire, parlons droit et propriété.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Elle fait partie des meubles. Et quand bien même : les meubles n’ont pas toujours été là. A l’instar de l’armoire lorraine, du deux-corps et du bahut de grand-mère, il faut bien que cette tour appartienne à quelqu’un. Mais à qui ?

tour2

Est-elle inscrite au patrimoine mondial de l’humanité ? Allez roucouler ça aux pigeons qui s’y soulagent.

tour3

Les sociétés privées qui y font leur beurre, restaurants, boutiques de souvenirs, stations météo, antennes radio et télé ? Chacune n’a droit qu’à un bout de la belle.

tour4

L’exposition universelle ? C’était sans doute valable en 1889, année de son érection (c’est dire le respect qui lui est dû). Rappelons qu’au début du XXe siècle, une fois la nouveauté retombée, on a bien failli la démonter. Les ouvriers ont eu chaud aux fesses.

tour5

Revient-elle à la ville de Paris, alors ? C’était le cas jusqu’en 1980, avant que la capitale ne lâche du lest dans une société d’économie mixte.

tour6

Bah, ça vaut mieux comme ça.
Imaginez qu’elle devienne la propriété d’un descendant du père Gustave (et Dieu sait qu’un Eiffel bien décidé ne se laisse pas déboulonner). Si l’envie lui prenait, rien ne l’empêcherait de la déménager dans le jardin, à côté du quetschier. Et personne ne pourrait rien dire : l’arrière-arrière-arrière-petit-ingénieur aurait le droit de son côté.

Rassurez-vous, vu les déplacements de foule que ça créerait, il n’en ferait rien. Pour l’amour des questches.

Merci de votre attention.