Rien de tel qu’un esprit sain dans un corps sain (et non pas « un esprit saint dans un corps saint », puisque le Saint esprit n’a par définition pas besoin d’être incarné ce qui est drôlement bien foutu). Vaccins, check-up, vos anticorps sont au taquet.
Mais il vous tarde de retrouver la gnaque de vos trois ans, ce temps béni où vous affrontiez les virus à la queue leu leu pour en être débarrassé à jamais.
Résultat : vous vous portez comme un charme. Et celui de la guérison vous est définitivement étranger.
Redevenez le centre d’intérêt, ne serait-ce que par égard pour votre pharmacien. Vous ne demandez pas d’hépatite ou un cancer foudroyant m’enfin des coliques ou une scarlatine comme on n’en fait plus, ça ne serait pas la mer à boire.
Solution de facilité : tomber volontairement malade. En claquant systématiquement la bise à des contagieux, par exemple. Le grand spécialiste Hypeauquon de Rillac recommande aussi l’élevage de mouches tsé-tsé, les galipettes dans le vomi ou le démantèlement de barbelés rouillés à mains nues (pour le tétanos). Et alors là, à vous la convalescence glorieuse.
Sauf qu’il vous faut préalablement morfler, on en revient toujours là.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en bien portant civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Devenez médecin. Vous passerez votre temps à guérir. Le tout est de bien caser « diagnostic » au moment opportun.
♦ Devenez artiste. Vous passerez votre temps à guérir. Le tout est de bien caser « catharsis » au moment opportun.
♦ Arrêtez de jouer sur les maux. Moutonnerie, peines de cœur, vieux traumatismes plus ou moins enfouis, si vous souhaitez guérir, il n’y a que vous qui connaissiez le remède. Alors cherchez bien, qu’est-ce que vous faites encore là ?
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.