Avoir le nez épaté et être épaté sont a priori deux choses aussi distinctes qu’un nez en trompette et une trompe. En vertu de quoi on peut dire sans se tromper que cette étymo s’annonce épatante.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Attardons-nous primo sur l’appendice nasal. Dans son cas, épater consiste à
aplatir en élargissant la base
à cause du sens vieilli :
priver de l’usage d’une patte.
Un clebs épaté se verra de fait « aplati » ; y’a qu’à voir le teckel.
En revanche, personne ne dira du pauvre bougre privé de l’usage d’un bras qu’il est « ébrasé », l’aplatissement n’étant pas patent.
Né « espateir » avant 1400, cet « écraser » ancienne manière est devenu par extension :
étonner au point de faire tomber à la renverse,
en d’autres termes
scier les pattes.
Où l’on voit qu’il convient d’expliquer le coup de patte.
Cette dernière – déjà tripatouillée ici – n’est qu’un recyclage de l’onomatopée patt-, celle-là même qui retentit quand on patauge.
Recenser tous les adjectifs sortis du même moule qu’épatant deviendrait vite énervant (de quoi avoir « les nerfs à vif »), épuisant (« vidé tel un puits » sans fond, qu’on serait) et pour finir, écœurant (pour ne pas dire « découragé »).
Quant à « épater la galerie », voilà encore une expression piquée au jeu de paume, dont la galerie permettait de répartir les spectateurs. Qui n’en demandaient pas tant.
Merci de votre attention.