Comment choisir son aphrodisiaque ?

 

De même que tout est politique, tout est aphrodisiaque – s’il faut en croire ceux qui sous le manteau vous le présentent comme tel. Méfiez-vous, un bon vendeur à la sauvette est capable d’écouler n’importe quelle camelote pourvu qu’elle se pare des vertus susnommées.

Et il y en a de toutes sortes, histoire de contenter Monsieur et Madame. Notez que neuf fois sur dix, c’est Monsieur qu’on charge de faire grimper Madame au rideau. Ceci tient sans doute au fait que le vendeur est rarement une vendeuse.

Quant à vous, membre de la « communauté LGBQT », passez votre chemin : c’est bien connu, vous n’êtes pas concerné(e).

 

Si vous êtes porté(e) sur la chose, point n’êtes-vous pour autant spécialiste des petits coups de pouce du destin. Comment savoir avant de l’essayer si la marchandise (qu’en temps normal vous jugeriez inoffensive) aura le moindre effet sur les ngolo-ngolos à venir ?

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en bonne poire civilisée.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  L’aphrodisiaque se présente généralement sous forme de plante ou d’aliment. Si l’on vous parle des phases de la lune, c’est sûrement au figuré.

♦  En vue de votre daube dominicale, exigez du boucher qu’il ait du lapin australien, réputé plus chaud encore que ses congénères continentaux.

 

♦  Si l’on vous propose un vieux frigo pour pimenter les préliminaires, il est fort probable qu’on cherche en réalité à vous le fourguer en désespoir de cause. Vérifiez au moins l’état des clayettes.

 

♦  Une vitrine ou un miroir de poche suffiront, dans lesquels vous vous mirerez avec votre tourtereau. Dans le cas contraire, faites, sinon vie, du moins chambre à part et restez bons amis en souvenir du bon temps.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

In the baba

 

Tout bien considéré, cet individu que vous estimiez naguère est en fait un « enculé ». Si ça peut vous consoler, dites-vous que l’injure n’a pas lieu d’être.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Terme injurieux : « Espèce d’enculé ».

Nul besoin de dictionnaire pour nous rappeler ce qu’est un enculé. L’Italien, qui a le vaffanculo ! facile, prend encore des gants : son enculé n’est qu’en devenir.

Mais à la réflexion, l’enculé n’est-il pas victime de son sort ? Dans l’histoire, s’il fallait vouer quelqu’un aux gémonies, ce serait plutôt l’enculeur. On connaît des mouches que cette perspective séduirait.

 

D’ailleurs, on ne dit jamais « une enculée ». Au féminin, la connotation sexuelle reprend ses droits aussi sec.

Bien la preuve que se laisser aller à traiter une pourriture d’« enculé » est une forme d’homophobie refoulée. Tout comme « gros pédé », « grosse folle » ou « grosse tata », qui ne visent pourtant ni les gros, ni les fous, ni la famille particulièrement. Allez comprendre.

« Enculé » constitue-t-il alors une discrimination envers les homos ? N’employons pas, mes moutons, des mots en vogue sans en penser un seul. La communauté gay ne se sentira pas offensée, pour la bonne raison que cela suppose qu’il y ait une « communauté hétéro ». Ce qui, entre nous, est à pisser dans la culotte de son voisinenculé notoire, pour le coup.

 

La charge péjorative d’« enculé » se dégonfle donc telle une verge post coïtum.
A cet égard, la trajectoire de son compère enfoiré est intéressante. D’invective suprême, l’adjectif est devenu, quand je pense à toi je pense à moi, la tendresse incarnée. « Enculé » empruntera-t-il le même chemin ? C’est peu probable.

 

Hors de l’alcôve, on ne le sait que trop, se faire enculer est rarement volontaire. Frais supplémentaires, publicité mensongère, duperies en tous genres : nous sommes tous — profondément — des enculés.

Merci de votre attention.

 

Le centime fantôme

 

Parlons peu, parlons bien, parlons pèze. A quand remonte cette habitude de fixer les prix à 6,99 plutôt que 7 ? A l’invention du centime, probablement.
L’entubage perpétuel était né.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

6,99, c’est presque 7. Mais pas tout à fait. Le vendeur est donc perdant, et à supposer que sa camelote s’arrache à 699 exemplaires, c’est le prix de revient d’un article entier qui lui file sous le nez. Ça n’a l’air de rien comme ça mais à l’échelle industrielle, le manque à gagner commence à devenir conséquent.

Pourquoi donc s’abrutir de décimales, directement inférieures à leur unité chérie qui plus est ?

Parce que dans l’esprit tordu du concepteur de ce petit truc, si l’acheteur lit 6,99 sur l’étiquette, il ne s’embarrasse pas des centimes et ne retient que 6 c’est pas cher dis donc. Psychologique.
Evidemment, rapporté à de petites sommes, ç’a l’air mesquin. Mais faites le test avec 999 : un chèque à trois chiffres plutôt qu’à quatre, même le stylo fait ouf.

Sans compter qu’en rade de ferraille, l’acquisition de merdouilles supplémentaires (au moins 4) permettra d’arrondir le total et donc de faciliter la transaction. Râh elle est belle l’économie.

Client mouton ? Le bœuf intégral, vous voulez dire.

 

Pas partout, heureusement. Chez le maraîcher, on a gardé un bon fond : les victuailles valent 7 € le kilo (6,50 € dans les bons jours) et tout le monde est content.

 

Non mais z’imaginez le nombre de rouleaux de pièces de un alimentant les tiroirs-caisses de la contrée juste pour pouvoir rendre la monnaie ? Les centimes fantômes font au moins autant tourner le commerce que les presses de la Banque de France.
Laquelle serait bien inspirée de fondre une pièce de neuf, histoire de gagner du temps à la caisse.

Et le temps, c’est de l’argent.

Merci de votre attention.

 

Blaireau ascendant mouton

 

Le Scorpion est capable de manipuler les autres pour sa propre cupidité.
(signe-astrologique.co)
Le Juif ébranle économiquement les états jusqu’à ce que les entreprises sociales, devenues non rentables, soient enlevées à l’Etat et soumises à son contrôle financier. (Mein Kampf)

L’idée du caractère inscrit dans le génome, on sait où ça mène.
Plus fumeux encore : le caractère déterminé par la position dans le ciel (ayant évolué depuis les Anciens) d’une constellation, qui n’est jamais qu’un dessin d’étoiles arbitraire bien pratique pour se repérer, autrement dit une vue de l’esprit (le répétez pas mais la Grande Ourse c’est pas une vraie) au jour de votre naissance… Ah ben vous avais prévenus. L’astrologie, ça s’appelle. Une chambre à gaz publique où l’on vient de son propre chef s’exterminer la raison.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Pour les ceusses qui règlent leur vie sur l’horoscope, la cause est désespérée. Quant à vous autres pas-superstitieux-mais-pas-tranquilles-pour-autant-à-la-vue-d’un-chat-noir, ressentez pas comme un fifrelin de honte à vous prendre au jeu ? Là.

Poursuivez votre but sans vous laisser distraire par d’inutiles affrontements ;
Ce sont vos bons rapports avec vos semblables qui vous faciliteront la vie. Soyez en excellents termes avec votre entourage, cela activera d’autant plus la venue de bonnes choses et des bonnes volontés, car tout ce qui se présentera à l’heure actuelle nécessitera le concours des autres.

Evidemment, formulé comac, les chances que ça n’arrive point avoisinent peau de balle : on s’y retrouve toujours. Ah mais c’est pour ça que le zodiaque, vous l’avalez à la petite cuiller ! Pas juste parce que c’est écrit dans le journal, dites ?

astrologie

L’avenir ne se prédit point, bonnes gens. C’est un peu dur à encaisser. Aussi l’astrologie invoque-t-elle les étoiles. Du lourd. Plus que les lignes de la main. Plus poétique que les entrailles de poulet. Mais pas plus sensé !
La météo n’est déjà pas une science exacte alors nos amours et nos zemmerdes, ce que ça leur chaut aux astres, hein…

Et la Lune, et les marées ? Confondez pas. Vu la distance, rien que la physique ne puisse expliquer. Pensez-y, à la prochaine pleine lune, quand vous vous relèverez pour aller sucer dans le frigo la succulente carcasse d’une innocente volaille.

 

Pas convaincus ? Expérience (sans trucage) :
Prenez dix magazines au hasard.
Comparez les horoscopes.
Y en a-t-il deux qui concordent ?

« Question d’interprétation », arguera-t-on. Ben mon Coran.

Et si on arrêtait mais alors tout de suite de gâcher la sciure des arbres et du temps d’antenne pour semblable flan ?

 

Si l’on s’échine à y croire, c’est que l’horoscope nous donne de l’importance, les mouflets. Il nous propulse du dérisoire au cosmique. Parlez-moi d’moi, y’a qu’ça qui m’intéresseu. Esquisses de flirt, aubaines, l’aléa le plus riquiqui : portés au firmament !
Assermentés ou non, les astrologues tirent sur cette seule ficelle. Comme elle est un peu grosse (et pis qu’y faut bien vivre), ils nous la camouflent avec du décan, de la conjonction, de l’ascendant. Nous dispensant accessoirement d’y lever le nez, vers la voûte étoilée. Et du frisson d’humilité qui va avec…

 

Z’êtes grands maintenant. Assez pour ne pas laisser Jupiter décider à votre place, nom de Zeus.

Merci de votre attention.