Les filles du sexe féminin tournez déjà les talons avec une moue d’indifférence. Car s’il est une loi d’airain qui jamais, au grand jamais, ne s’applique à vous, c’est bien la braguette ouverte. A l’égal des zhommes, vous portez le pantalon depuis un bon siècle et pourtant, à aucun moment, on ne pourra vous prendre en défaut d’un « Eh ! T’as ta braguette ouverte ! » goguenard. Ces dames ont plus de fierté que nous autres ; mieux placée à tout le moins. Sans compter que s’abriter de l’adage « zizi zippé, zizi coupé » procure une certaine quiétude.
Mais revenons à nos moutons, brebis.
Ainsi formulée, notre question appelle le constat suivant : une braguette est toujours une fermeture Eclair. Or, à l’instar de la glace et de la vitre, l’inverse n’est pas vrai du tout. La fermeture Eclair, comme son nom savant « fermeture à glissière » le montre plus nettement, est un système breveté loin d’être exclusif aux falzars : vestes, cols, bottines, trousses d’écolier, il n’est pas jusqu’à vos sacs à main, ladies, qui n’en soient pourvus. Autant dire que les khôuilles de l’inventeur sont d’or à l’heure qu’il est (et non pas dehors, sauf braguette méchamment ouverte).
En un mot, cette braguette apparaît comme un attribut résolument masculin. Le professeur Bernard Cerquiglini, dans une de ces sémillantes étymos, remarquables de concision, ne dit pas autre chose.
Ne vous la coupé-ce point qu’en vertu de la loi édictée plus haut, on préfère désigner par braguette chez l’un, fermeture Eclair chez l’une, un bitonio rigoureusement identique ?
Comme quoi, la langue trouve d’elle-même son bonheur, si je puis m’exprimer ainsi.
Moi je m’en fous, j’ai des boutons.
Merci de votre attention.