(Un bug inhabituel nous oblige à aligner le texte qui suit à l’extrême droite. D’avance pardon.)
Interrogé sur une histoire de joaillier proposant du calibre à ses agresseurs, le porte-parole d’une faction bleu marine avoue ne pas savoir comment il aurait réagi dans la même situation, rappelant que l’intéressé avait été « multibraqué ». A cette excuse servie sur un plateau, notre sang ne fait qu’un tour, comme celui de l’auteur des pruneaux.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Que le néologisme émane d’un membre de ce groupuscule familial du siècle dernier ne surprendra personne. Z’inventent des chiffres, ils peuvent bien inventer des mots.
Qu’il en dise long sur la pompe de celui qui le prononce, ça n’est pas le plus navrant. Une paire de multibaffes dans sa gueule suffirait à régler le problème.
Non, ce qui dans « multibraqué » met les poils au garde-à-vous, c’est sa saveur procédurière, ce goût chimique de statistique ne souffrant aucune discussion. Le « multibraqué » est aux « braqués » simples ce que le handicapé au macaron est aux automobilistes qui tournent comme des khôns.
C’est bien simple, on le jalouserait presque.
L’empathie qu’on pourrait éprouver pour le gars est symétriquement égale à notre aversion pour le multirécidiviste cher au jargon des Sceaux. Le sociopathe incurable et le poissard congénital, chacun à sa manière, attirent les zemmerdes.
Il en va de même d’ailleurs avec n’importe quel objet multifonctions, dont l’aura magique s’évanouit aussitôt les fonctions examinées dans le détail.
Mettons que votre appartement soit visité deux fois ou plus pendant votre absence. Déjà, estimez-vous heureux qu’on vous ait débarrassé de ces appareils merdiques une fois pour toutes. Mais surtout, faites jouer le « multicambriolage » auprès des assureurs. Que l’on soit pendu par les gonades s’ils ne vous ramènent pas aussitôt les voleurs menottes aux poignets.
Une équipe de Roms, probablement.
Merci de votre attention.