RIP jeunes gens

 

Comme si ça ne suffisait pas, juste avant la fiesta des épousailles, vos zamis procèdent vite vite à un enterrement de vie de jeune fille ou de garçon. But du jeu : vous ridiculiser en public en vous forçant à faire ce qu’ils pensent que vous ne pourriez plus faire une fois casé(e). Comprenez : tout ce qui ne vous aurait jamais traversé l’esprit, indépendamment du casage.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Exemples de bizutages : venir vous réveiller pour vous grimer en fille (si vous êtes un mâle) ou embrasser – littéralement – une tonne d’inconnus (si vous êtes une femelle équipée d’un pèse-personne). Y’a pas à dire, des zamis comme ça, on en redemande. Trop tard pour en avoir honte le jour J.

 

Tous les moyens sont bons pour se marrer (sur commande). Car toute la clique part du principe que ce sera votre dernière chance de vous marrer. D’où « enterrement ».

Autre postulat : l’amitié en prend un coup une fois le grand amour entériné. Vos futurs ex-potes se vengent donc par anticipation en se liguant contre vous. Et ne font qu’accélérer le processus, avec leurs khônneries.

Troisième case enfin (et non des moindres) dans laquelle on vous range : vos gonades. Tout représentant du sexe d’en face étant exclu, le rite tournera autour de « trucs de filles » ou inversement. Moutonnerie absolue, sous couvert de débridé à son zénith.

 

Les sites spécialisés y ont songé, qui proposent désormais une pratique mixte de la rigolade organisée : l’« enterrement de vie de jeune couple » (nom de code : EVJC, à ne pas confondre avec EVJF et EVG).
Consternant manque d’imagination. Pourquoi se limiter au matrimonial : à chaque étape de la vie, l’enterrement correspondant !

La veille de vos dix-huit ans : enterrement de vie de mineur. Dans un ultime sursaut d’immaturité, commettez en une journée les pires méfaits dont vos tuteurs légaux devront encore répondre.

La veille du permis de conduire : enterrement de vie de piéton (cumulable avec le précédent). Avec la complicité du moniteur, lâchez les lions : grillez stops et feux rouges, collez au cul pour rire ou foncez sur une mémé. En manœuvrant bien, vous pourrez même fêter l’enterrement de vie de mémé dans la foulée.

Merci de votre attention.

 

Doit-on sortir de chez le coiffeur avec une tête de khôn ?

 

Une étrange fatalité pèse sur l’humanité du berceau à la tombe ou quasi (écrivez-nous si vous y échappez) : celle dite de la « tête de khôn » consécutive à un séjour chez le coiffeur.
Et si l’allitération fait « con-con », vous l’aurez bien cherché.
C’est ainsi ; dès lors que vous confiez votre cuir chevelu à une tierce personne (bizutage auto-infligé pour des raisons purement anatomiques, notez bien), le résultat vous glace le sang. Effroi qu’il faut en prime dissimuler derrière des sourires à l’intention du bourreau qui, de suite après son office, ne réserve rien qu’à vous la tête qu’il vient de couper.
C’est le rituel qui veut ça.

Le plus grand péril consiste maintenant à affronter la foule en gardant une dégaine naturelle, malgré l’impression très nette de ressembler à un portrait-robot.
Urgence absolue : vous mettre à l’abri des regards.

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en scalpé civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  N’importe quel couvre-chef vous tirera de ce mauvais pas. A condition de ne pas devoir saluer une connaissance qui passait par là, auquel cas le changement de trottoir reste la seule échappatoire. Si après cette ultime manœuvre une seconde tête connue vous interpelle, prétextez une chimio.

 

♦  Dans la mesure du possible, habitez au-dessus du salon de coiffure (à moins d’être allergique au bruit du sèche-cheveux ou aux odeurs de shampooing). Veillez tout de même à raser les murs en remontant, un voisin de palier peut toujours surgir.

 

♦  Laissez pousser. Cro-Magnon n’avait pas ces problèmes.

coiffeur2

♦  A l’opposé, mobilisez les cerveaux les plus éminents du pays pour la mise au point d’une lotion qui arrêterait la pousse des cheveux au moment opportun. Les finances vous retiennent ? Gardez à l’esprit ce qui suit : plus de coupe-tifs pour la vie. Vous pouvez commencer l’appel aux dons.

 

♦  Faites comme ces équipes de cinéma qui, pour les besoins du film, louent la rue le temps du tournage. La circulation étant bloquée, vous ne pourrez croiser personne dont la présence ne soit autorisée dans le périmètre. Tant qu’à faire, profitez de l’occasion pour engager des figurants sortant eux aussi de chez le coiffeur.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.