De s’en battre les khoûilles elles devraient arrêter

 

Non contentes de régresser au stade de meufs, certaines filles du sexe féminin vont jusqu’à clamer :

je m’en bats les khoûilles

aux khongénères qui les leur pètent.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Déjà peu amène dans la bouche de qui en est pourvu, « je m’en bats les khoûilles » est d’une laideur peu commune chez la locutrice en mal d’imagination. Elle n’a pourtant que l’embarras du choix pour faire fi des arguments d’en face :

ça n’a aucune importance, rien à foutre

ou, dans la gamme de voyage :

peu me chaut, je n’en ai cure.

 

En plus, c’est absurde. Serait-elle jalouse de la robinetterie de monsieur ? On ne peut pas le croire. Imaginez ce dernier affirmant qu’il s’en « bat le soutif ». Ou « les escalopes ». Il n’en fera jamais rien, ayant déjà bien assez à battre de deux glaouis – voire d’une meuf.

 

Parce que généralement, c’est au cours d’une dispute qu’on en vient à « s’en battre les khoûilles ». Avec une animosité qui contredit l’indifférence affichée, surtout précédée d’un « vas-y » ou d’un « t’sais quoi » – voire les deux.

Mais la formule est surtout révélatrice d’une tendance à tout faire comme les mecs. Que les intéressés encouragent parfois sans le vouloir. En se disant par exemple attirés par les « voix de fumeuses ». On peut à la rigueur trouver à l’organe voilé d’un vieux cancéreux une certaine sagesse. Mais comment ne pas souffrir pour celle dont les cordes vocales ne vibrent plus qu’à mi-grave ? Elle ne s’en bat certainement pas les khoûilles, dans l’intimité.

 

Et puis, c’est une histoire de rythme. « Je m’en bats les coucougnettes » n’aura jamais le péremptoire de son équivalent à « khoûilles ». Avec sa succession idéale de an, a, é et ou, « je m’en bats les khoûilles » clôt la discussion.
Remballez tout.

Merci de votre attention.