Ça m’interroge

 

Tout doucettement, « ça me pose question » s’est mué en « ça m’interroge ». Sans doute sous l’influence de « ça m’interpelle », qui avait déjà repoussé les limites du grotesque.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Dans le registre de la question existentielle, « ça m’interroge » franchit un cap : c’est la vision même du monde qui est remise en cause. Enfin, s’il faut en croire le locuteur. Expression typique du pédant de service, « ça m’interroge » est prétexte à parler de soi plutôt que de la question du jour, y compris dans l’indépassable

j’ai une question qui m’interroge.

Tout ça pour éviter d’articuler :

ça me fait m’interroger,

plus lourdingue mais correct.

Titiller, travailler, turlupiner marchent avec ça, eux. Vous pouvez toujours essayer de turlupiner quelqu’un, si ça vous chante.

 

Mais l’absurdissime réside dans l’inversion du sujet : jusque-là, seule la maîcresse et une ou deux figures d’autorité pouvaient interroger quelqu’un. Lequel, dans un accès pronominal, finissait éventuellement par s’interroger dans son coin. Dorénavant, quelque chose nous interroge. On y consent d’autant plus que c’est nous qui choisissons quoi. Et, tout occupé à se laisser interroger, on en oublie de se creuser la soupière : l’essentiel est dans l’air qu’on se donne.

Phase dite du nez dans le caca (parce qu’on n’y coupera pas) :

Interroger : questionner (qqn) avec l’idée qu’il doit une réponse :
la police interroge les témoins.

Ou, à la rigueur,

examiner avec attention (qqch) pour trouver une réponse à des questions :
interroger le passé.

Dans « ça m’interroge », ça est donc censé trouver une réponse en moi. Pratique ! Sauf qu’on ne la voit jamais, et pour cause.

Notez que

la police interpelle les suspects

également, ce qui donne du grain à moudre au soi-disant interpellé de tout à l’heure.

La police n’est pas censée interroger à coups de bottin dans la gueule, pourtant c’est ce que mériteraient ceux que le procédé interroge.

Merci de votre attention.

 

Reprendre sa respiration

 

Quiconque réussit au millième de seconde à monter dans le bus ou dans le train au prix d’un sprint d’anthologie passera tout le trajet à (soi-disant) reprendre sa respiration. Comprenez ahaner dans son coin, avec un point de côté, d’anthologie lui aussi.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

La honte du voyageur à la bourre est au moins compensée par la satisfaction de n’avoir pas sué en vain. On ne peut pas en dire autant de l’expression elle-même.

Notre dératé avait-il « perdu » sa respiration, qu’il lui faille la « reprendre » ? Essoufflé comme il est, il vous semble au contraire qu’il n’a jamais respiré aussi fort de toute sa vie, même du temps où le toubib lui en intimait l’ordre à coups de stéthoscope gelé. Tirez-lui les vers du nez (dès qu’il sera en état) : en réalité, il n’aspire qu’à « reprendre une respiration normale ».

D’ailleurs, cet essoufflement ne relève-t-il pas lui aussi de l’abus de langage ? On ne reprend pas plus son souffle que sa respiration. Il faudrait déjà que le pouls s’arrête avant de repartir miraculeusement. Or, votre homme n’a pas frôlé la mort, si ce n’est en bravant la circulation et la foule hostile. Et qu’il ne vienne h-h-h pas h-h-h vous expliquer h-h-h qu’il a h-h-h couru « à perdre haleine », formule là encore aux antipodes de la chamade susdite.

 

Quittons le terrain cardiaque, décidément propice aux ornières. Le drôle n’est-il pas plutôt en train de « reprendre ses esprits » ? Vous le faites exprès. D’où viendrait ce pluriel ? Quoiqu’on soit rarement tout seul dans sa tête, aucune autre expression similaire ne nous vient aux esprits.
D’ailleurs, celui de votre retardataire était-il en stand-by lorsqu’il luttait contre la montre ? Toutes ses facultés, mentales et physiques, n’étaient-elles pas au contraire au taquet ?

 

Retrouvons notre calme. « Reprendre sa respiration » n’est pas plus sensé que « reprendre ses globules » ou « ses chromosomes ».
De toute façon, rien ne sert de courir, vous attraperez le prochain.

Merci de votre attention.

 

Dévisager

 

Tout bien considéré, on est en droit de dévisager dévisager. Non que le verbe soit patibulaire : il est surtout fuyant.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Et appelons Robert à la rescousse. Robeeeeeeeeeeert ?

Dévisager : regarder quelqu’un avec insistance.

Eu égard à son préfixe, on aurait plutôt cru l’inverse :

ne pas regarder dans les yeux,

soit

détourner le regard.

Mais les faits sont là : dévisager Tartempion, c’est lui tailler le faciès.

Et deux tourtereaux qui se font face ? Se dévisagent-ils mutuellement ? Allons bon. Ils se vorent des yeux, oui.

 

Sans compter qu’hors shrapnel, il nous arrive d’oublier le deuxième sens de dévisager :

défigurer.

Vous visualisez l’image de la chair qui part en lambeaux ? Venez soutenir après ça que dé- n’est pas privatif.

 

Les fines bouches (qui n’ont pas fait la guerre) diront qu’on retrouve le côté insistant de dévisager dans dépeindre. Sauf que dépeindre coexiste avec peindre. Or, point de « visager » connu à l’horizon ; tout juste des visagistes (pas en reste question peinture).

 

Là oùsque ça devient cocasse, c’est qu’il fut un temps où envisager avait le sens de dévisager :

regarder quelqu’un au visage.

On n’envisagerait plus cet usage de nos jours.

L’homme invisible serait-il donc le seul qu’on ne puisse pas dévisager ? Ce serait trop simple. Revenons à la définition du pote Robert :

regarder quelqu’un avec insistance.

Il n’est même pas question de visage. C’est officiel : lorgner d’autres parties de l’anatomie est un sport national.

Merci de votre attention.

 

Toboggan

 

Que ceux qui ne se sont jamais usé les fémurs à prendre à rebours un toboggan se signalent à l’entrée du parc. L’accès n’étant autorisé qu’aux enfants, attendez-vous à ce qu’on vous évacue. Par la peau du même nom.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Ornithorynque des bacs à sable, toboggan est si improbable qu’on ne l’imagine pas porter un autre nom. Même le rythme du mot rappelle celui de la glissade : descente avec bosse à mi-parcours puis réception (ou gamelle en cas de mauvaise poussée initiale).

Sans rire, ces deux g, ça doit être un nom inventé, non ? Moins ridicule que Ziggy Stardust mais quand même.

 

Au risque d’en décevoir certains, ils n’ont pas toujours été là. Ainsi, au XIXe, le tabagane du Canada (tapi au fond des bois) est encore un

traîneau sans patins, fait de planches recourbées à l’avant.

Autant dire une luge. Ou un bobsleigh, pour les moins regardants.

Et bientôt la piste elle-même,

aménagée dans les terrains de jeu, les parcs d’attractions et sur laquelle on se déplace dans un wagonnet ou on glisse sur les fesses.

 

Mais le mystère du toboggan demeure. Marque déposée ? C’est oublier que le tabagane première manière a de faux airs de tomahawk.

Faut dire que la trajectoire du thapaken des Algonquins a légèrement dévié chez les Français et les Britanniques qui se trouvaient là. En trois temps : tobogintobaugan → toboggan. Pourvu que la dernière orthographe tienne le coup, maintenant qu’on s’y est fait.

Quant à thapaken, vu son aspect rudimentaire et l’état des routes à l’époque, la probabilité n’est pas nulle qu’il s’agisse d’une déformation locale de tape-cul.

Merci de votre attention.

 

Carrément

 

« Avec joie », « bille en tête », « pissaladière », on hésite encore sur le prochain sens de carrément. N’hésitez pas à proposer le vôtre. Le gagnant recevra tous les billets de ce blog en avant-première. Carrément.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Difficile de trouver un équivalent potable à cet adverbe épatant. Selon qu’il habille un verbe ou une épithète, seuls « même », « aller jusqu’à » ou « ne pas hésiter à » lui parviennent à la cheville. Carrément dingue quand on songe que carrément est construit sur carré. Essayez avec d’autres quadrilatères.

Quant à savoir pourquoi carrément en est venu à signifier carrément, ce n’est pas qu’on n’en ait rien à carrer mais c’est son futur qui nous tarabuste.

 

En devisant avec votre prochain, vous aurez noté qu’on est – sans raison apparente – passé de carrément le terrible à carrément l’imbécile heureux.

Jusque-là, l’option était radicale :

il l’a carrément giflée.

Version branchée, carrément se contente d’approuver au superlatif :

– Tu viens ?
– Carrément !

Comme si la chose requérait une audace folle.

Dans la même veine, pourquoi pas « excessivement » ou « trop » ? Ah, on nous signale que « trop » est déjà concerné.

 

Tout porte à croire que le pedzouille ayant inauguré la formule pensait plutôt à « et comment ». Et que, faute de vocabulaire, par rapprochement phonétique, il s’en est pris à carrément.

Symptomatique d’une époque où surjouer c’est exister. Comme on ne cesse de le baver ici même, c’est la langue que nous chargeons de ressentir à notre place. Et une langue chargée, c’est signe qu’on ne va carrément pas bien.

Merci de votre attention.

Ecraser comme une merde

 

Je vous écraserai comme une merde :

la menace n’est pas à prendre au sérieux. A quand remonte la dernière fois où vous avez intentionnellement écrasé un étron ?

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Contrairement à ce que laisse entendre cet énoncé avec ses airs supérieurs, avoir les chaussures pleines de caca met rarement en joie. A telle enseigne que pour conjurer le sort, la superstition veut que « ça porte chance ». A condition de marcher dedans malencontreusement, rappelons-le.
Or, le fait d’écraser ne prête le flanc à aucune équivoque : on y met sciemment le pied.

 

Et n’allez pas chercher un sens caché dans ce comme. La conjonction ici n’a pas valeur de comparaison, comme dans

je vous écraserai comme un bulldozer.

Elle sous-entend bien sûr :

je vous écraserai comme on écrase une merde,

attendu que merde ne peut être le sujet d’écraser.

Le locuteur se tire donc une balle dans son pied puant : on n’écrase pas une merde de gaieté de cœur. Ou alors, dans un contexte bien particulier, avec un partenaire consentant – et dans consentant, on sait ce qu’il y a.

 

La seule raison d’être de ce gigantesque contresens est la possibilité de traiter l’autre de « merde » au passage. Lancez-lui :

vous êtes une merde,

le compte n’y est pas.

Si vous dites :

je vous écraserai,

non plus.

L’image du bulldozer, trop mécanique, peine elle aussi à convaincre.

Seul

je vous écraserai, pauvre merde

s’en tire avec les honneurs.

Merci de votre attention.

 

« Dans le sens inverse des aiguilles d’une montre »

 

Anticlockwise, im Gegenuhrzeigersinn, in senso antiorario… Les petits copains expédient tout d’un jet mais nous n’en démordons pas : « dans-le-sens-inverse-des-aiguilles-d’une-montre ». Ne devrait-on pas dire :

à l’inverse du sens des aiguilles d’une montre ?

Ou, vaille que vaille, s’enquiller :

dans le sens inverse de celui des aiguilles d’une montre ?

Ajout de complément du nom, certes, ce qui les porte à trois.
Mm ? Au nombre de trois, oui. Oh eh, poupougne.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Repartons plutôt « dans le sens des aiguilles d’une montre », qu’on visualise aussi bien que, par exemple, celui de la rotation de la Terre. Sens se rapportant à aiguilles, tout va pour le mieux dans le meilleur des systèmes solaires.

Dès qu’on le prend en « sens inverse », c’est comparativement au sens des aiguilles, non aux aiguilles elles-mêmes. Lesquelles, comme chacun sait, ont besoin d’une pile pour tourner. Khôn comme une aiguille.

Contrairement donc à la rotation de tout à l’heure, l’aiguille, aussi turbulente soit-elle, n’est pas un mouvement.

Serait-on prêt à baver :

 dans le sens inverse de la Terre ?

Ça n’a aucun sens.

 

De même, s’asseoir « dans le sens inverse de la marche » ne marche que parce qu’il y a « marche ». Prenez de l’inanimé pur, au hasard, plafond. Mettez-vous en « sens inverse », vous observerez que tout se casse la gueule.

 

Au diable le tarabiscot. Dites plutôt :

de gauche à droite,

ça remettra les pendules à l’heure.

Merci de votre attention.

 

Supporter/soutenir

 

L’anglicisme consistant à supporter au lieu de soutenir est, disons le mot, insupportable. Ou insoutenable, c’est selon.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

On a beau « supporter » x ou y jusqu’à l’extérieur du terrain, y’a pas de quoi être fier vu que l’autre verbe dit la même chose en mieux.

Voici comment Hillary Clinton haranguait dernièrement sur France Culture :

Que vous supportiez le sénateur Sanders ou que vous me supportiez (…)

Le même passage sur Arte :

Que vous supportiez le sénateur Sanders ou que vous me souteniez (…)

Hein ! Entre constance dans la mocheté et traduc à moitié assumée, quelle version choisiriez-vous ?

 

Pourquoi pas soutenir tout du long ? Si c’est pour éviter la répétition, elle figure déjà dans la phrase stazusienne :

Whether you support Senator Sanders or you support me (…).

Mais rogntûdjû,

que vous souteniez le sénateur Sanders ou moi (…)

et ce serait plié, sans changer le sens. Et sans s’encombrer de faux amis.
Faut vraiment tout faire dans cette boutique.

 

Rappelons que la candidate exhorte des supporters (ou partisans) qui ne sont pas à proprement parler ses souteneurs, aussi inconditionnel que soit leur soutien. Pour contrecarrer souteneur (ou soutien, un poil impersonnel), le supporter a donc traversé l’océan et la Manche, tout bruyant et bigarré. Sans qu’on ose le franciser en « supporteur », notez bien, malgré la phonétique (on était déjà sourd). Résultat : supporter a le cul entre deux chaises et se soutient difficilement.

To support a suivi le même chemin vers nos côtes. Embarquant du même coup le contresens. La mère Hillary en est donc réduite à demander qu’on la supporte, au moins jusqu’au bureau ovale.

 

Plutôt que de supporter supporter, soutenons soutenir. Dieu bénira l’Amérique et ça nous fera des vacances.

Merci de votre attention.

 

A part soi

 

Vous qui bouquinez (même si le verbe ne rime à rien, pas plus que « livrer », énigme dont la clé n’est livrée dans aucun bouquin du reste) savourez ces moments où le personnage cause à part lui. « Dans sa barbe », dirait-on plus couramment. Y compris pour les filles du sexe féminin et les glabres voui voui. Ce qui au passage taille une réputation de taiseux à ceux qui la portent – justifiée en ce qui concerne les femmes à barbe, par nature renfrognées.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Drôle de locution, n’est-il pas ? « A part soi », c’est parler pour soi. C’est pourquoi, on ne vous la fait pas,

se dit-il, à part lui

n’est qu’un pléonasme apprivoisé.

Parler « à part soi », c’est se parler entre quat’z’yeux, comme en aparté tiens, du rital « a parte ». Les schizos apprécieront.

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C’est qu’« à part soi » se lit aussi « mis à part soi » :

Tout le monde est venu, à part lui.

Or, en monologuant tout haut, c’est l’inverse qui se produit : nous excluons autrui du lot.

D’où polysémie bien juteuse :

Tout le monde est venu, à part lui, observa-t-il, à part lui.

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D’ailleurs, ne gêné-ce pas le narrateur aux entournures de rapporter des propos tenus « à part soi » ? Si le héros commente pour lui-même, quel intérêt de mettre la terre entière au parfum ?

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Rappelons qu’un aparté consiste au théâtre à se mettre délibérément à part pour mieux s’adresser au public (et se le mettre dans la poche pour le restant de la pièce).
Rapporté à l’expression du jour, on est en plein contresens domestiqué.

Merci de votre attention.

A part ça, vous, ça va ?

 

Asperger

 

La question ne vous a valu que trop d’insomnies : au fait, l’asperge a-t-elle un rapport avec asperger ? Et si oui, par quel sombre cheminement sémantique est-on passé du fier asparagus de nos assiettes au fait de projeter un liquide quelconque ?

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Car alors, pourquoi pas courgetter ? Non mais pourquoi pas ? Ou poireauter, si le néologisme vous turlupine. Au moins, pour le poireau, tout est clair : attendre → prendre racine → faire le poireau. Mais quid des asperges ?
Certes, on peut asperger celles-ci de mayonnaise – le geste n’est pas très élégant mais soit. A ce compte-là, on aspergera aussi les poireaux de vinaigrette sans pour autant, on le voit, s’extirper de la semoule ne serait-ce qu’un chouïa.

 

Une fois de plus, c’est chez les religieux que se noue le problème. Dès le XIIe siècle, « asperger de » équivaut à « mouiller d’un liquide projeté par gouttes ». Avant de blasphémer en pensée, bande de babouins lubriques, dites-vous que l’ambiance était plutôt à l’eau bénite, expédiée d’un aspersoir (comme un arrosoir mais bénit ; oui oui).

Si le sens n’a pas pris une ride, on n’est pas plus avancé sur la généalogie d’asperger, non non.

Une fois de plus, c’est chez les Romains que se noue le problème. Pour « saupoudrer, répandre » (plutôt un liquide et plutôt sur quelqu’un), ces derniers ne trouvèrent rien de mieux qu’aspergere, le préfixe a- évoquant la direction des gouttelettes.
De fait, le verbe coulait mieux en bouche qu’ad-spargere, son prototype. Notez qu’à lui seul, le radical signifiait « répandre » mais comme d’hab, on s’est cru obligé d’en rajouter…
Et comme l’affaire se conjuguait en adspersi/adspersum au passé ou au passif, nous autres avons très vite laissé tomber « aspergeage » au profit d’aspersion (quasiment tout de suite en fait). Ça ne vous rappelle pas un peu dispersion ?
Au risque de se disperser, c’est exactement ça. Même racine dans l’adjectif épars (mais pas dans Hépar qui comme chacun sait n’est pas de l’eau, attention aux contresens).

 

Ce ne serait rien si le latin ne fricotait ici avec son cousin grec speiro, « semer, ensemencer »… Autant dire que sperme est tapi dans l’ombre.
C’est pas moi qui l’dis, c’est l’étymo, alors finissez sagement vos asperges, elles vont refroidir.

Merci de votre attention.