Comment choisir son aphrodisiaque ?

 

De même que tout est politique, tout est aphrodisiaque – s’il faut en croire ceux qui sous le manteau vous le présentent comme tel. Méfiez-vous, un bon vendeur à la sauvette est capable d’écouler n’importe quelle camelote pourvu qu’elle se pare des vertus susnommées.

Et il y en a de toutes sortes, histoire de contenter Monsieur et Madame. Notez que neuf fois sur dix, c’est Monsieur qu’on charge de faire grimper Madame au rideau. Ceci tient sans doute au fait que le vendeur est rarement une vendeuse.

Quant à vous, membre de la « communauté LGBQT », passez votre chemin : c’est bien connu, vous n’êtes pas concerné(e).

 

Si vous êtes porté(e) sur la chose, point n’êtes-vous pour autant spécialiste des petits coups de pouce du destin. Comment savoir avant de l’essayer si la marchandise (qu’en temps normal vous jugeriez inoffensive) aura le moindre effet sur les ngolo-ngolos à venir ?

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en bonne poire civilisée.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  L’aphrodisiaque se présente généralement sous forme de plante ou d’aliment. Si l’on vous parle des phases de la lune, c’est sûrement au figuré.

♦  En vue de votre daube dominicale, exigez du boucher qu’il ait du lapin australien, réputé plus chaud encore que ses congénères continentaux.

 

♦  Si l’on vous propose un vieux frigo pour pimenter les préliminaires, il est fort probable qu’on cherche en réalité à vous le fourguer en désespoir de cause. Vérifiez au moins l’état des clayettes.

 

♦  Une vitrine ou un miroir de poche suffiront, dans lesquels vous vous mirerez avec votre tourtereau. Dans le cas contraire, faites, sinon vie, du moins chambre à part et restez bons amis en souvenir du bon temps.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

It’s too late

 

L’humanité se divise en deux camps : les ponctuels qui tueraient père et mère pour être à l’heure et les autres. Arriver « souvent » en retard n’existe pas : soit jamais, soit toujours, point de demi-mesure.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Les premiers, que cette perspective mortifie, ont un truc bien à eux : ils partent en avance. Au minimum se fixent-ils une heure qui leur garantisse à tout coup de débarouler dans les temps.

On serait bien en peine de décrire avec exactitude ce qui se passe dans la tête des seconds. Qui semblent n’éprouver aucune gêne pour eux-mêmes, ni pour ceux qui poireautent en les maudissant sur dix-sept générations.
Qu’est-ce qui, dans leur parcours, a bien pu foirer au point de se mettre sciemment, au moindre rendez-vous, en retard, hors les clous et pour tout dire, à la bourre ?

Nous avons tous dans notre entourage un Retardataire. Chopons-le entre quatre-z’yeux (en le sommant d’être là au quart, afin qu’éventuellement, dans sa grande bonté, il daigne se pointer à la demie). Cuisinons-le doucement : considère-t-il donc la ponctualité comme une option dans la vie, au même titre que la pratique du saut à l’élastique ou le don d’organes ? L’estime-t-il réservée aux chichiteux ? Aux enfants sages ?
Qu’il crache le morceau ou se taise à jamais.

 

Les psys de bazar verront dans cette attitude une manière inconsciente de se faire désirer. Maladroite oui ! Car si désir il y a chez les ceusses qui attendent, il a tôt fait de se dissiper en jurons d’impatience plus ou moins épais.

 

Tenter de raisonner un Retardataire est hélas sans espoir. Puisque celui-ci vous fera tourner en bourrique ad vitam aeternam, que le Code pénal ne prévoit-il une peine d’emprisonnement en réparation du préjudice subi ?
Ou, sur l’exemple des commissaires de course du Tour de France : hors délai = éliminé.

Merci de votre attention.