Emploi du temps

 

Arrêtons de courir dans tous les sens, surtout si c’est pour en blâmer l’« emploi du temps » :

j’ai un emploi du temps très chargé.

Hors système scolaire, nous employons notre temps comme bon nous semble. L’honnêteté nous obligerait à dire :

j’ai chargé mon temps avec des tas de choses inutiles.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Que vous soyez puissant ou misérable, les heures feront toujours 60 minutes et les journées 24 heures. Le temps est le même pour tout le monde, il n’y a que son emploi qui change.

Relatif et absolu qu’on retrouve en bisbille dans d’autres locutions : saut du lit mais descente de lit. On ne saute (ou on ne descend mollement, vu l’emploi du temps de la semaine) que d’un seul lit, en principe. En revanche, le tapis n’est pas propre à un lit en particulier. Si nous avions tous la même descente de lit, alors là oui, descente du lit serait tout à fait valable. Idem pour table de chevet, housse de couette, etc. Notez que drap du dessus reprend ses droits car il n’y a qu’un seul dessus.

 

Comme on n’a pas prise sur ce temps uniforme, l’emploi du temps permet de tout ramener à soi :

j’ai un emploi du temps de ministre.

L’inverse est vrai aussi :

j’ai un trou dans mon emploi du temps.

Fort bien mais trou du cul ? Ne devrait-on pas dire « trou de cul » puisque personne n’a le même (sauf les siamois, qui l’ont dans l’os) ?
Au lieu de ça :

J’ai un trou du cul très chargé.

Hors système scolaire, nous employons notre cul comme bon nous semble. L’honnêteté nous obligerait à dire :

j’ai chargé mon fion avec des tas de choses inutiles.

Attention,

j’ai un trou du cul de ministre

ne retentira que dans les bouches habilitées, qui se comptent sur les doigts d’une main : le ministre en question (quoiqu’alors on frise le pléonasme) et le président.

Merci de votre attention.