Ce n’est pas lorsqu’il se soumet à Dieu, au capital ou au dogme de son choix que l’Homme court à sa perte. Son véritable avilissement, sa servitude volontaire, c’est de se faire piquer sa couette en pleine nuit. Tirer la couverture à soi jusqu’au tréfonds du plumard, voilà ce qui caractérise nos civilisations.
Malgré la résistance héroïque de vos petits bras grêles, c’est toujours au hasard d’un caprice de Mgnmgnmorphée que votre compagnon de page vous dépossède. Malaise sur l’alèse. Le froid subi par votre flanc ainsi découvert n’est rien à côté de celui jeté sur le petit déj à venir.
Les fabricants de couettes eux aussi vous ignorent, puisqu’ils n’ont jamais songé à les faire pendouiller de chaque côté à la longueur idoine.
La théorie de l’espace vital a encore de beaux jours belles nuits devant elle.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en annexé civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ L’amputation de votre co-alité.
♦ Le célibat le plus forcené.
♦ Ou au contraire, le ménage à trois. A condition que vous ronquiez au milieu.
♦ Et pourquoi pas chacun sa couette, comme pour l’oreiller ? Les fabricants de couettes n’y ont jamais songé non plus.
Il ne vous paraît pas hautement improbable que les fabricants de couettes soient un peu bas de plafond, finalement.
♦ La couette cousue au matelas. Nécessite un matelas de rechange les nuits de canicule.
♦ La couette cousue sur vous. Présente l’avantage de ne pas devoir vous habiller le matin.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.