Se garer « en double file » est une manière élégante de ne pas dire « sur la route ». « Elégante » étant une manière élégante de ne pas dire autre chose.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Concept moutonnier s’il en est (« tout le monde le fait »), la double file n’a pas toujours existé. Il y a forcément un pionnier. Qui, un beau jour, a décidé d’arrêter sa chiotte au beau milieu du trafic, sans doute à cause d’une belle prédisposition à se croire tout seul. Doublée d’un besoin de se venger des usurpateurs déjà garés, en les empêchant éventuellement de repartir.
Rappelons que la double file consiste à :
- stationner en warning à côté du trottoir, faute de place
- sans aucun scrupule
- sans voir où est le problème.
Au risque de masquer le piéton qui traverse à l’automobiliste arrivant un peu vite, voire de se faire carrément emboutir par icelui (juste retour des choses).
Laissons aux accidentologues le soin de recenser le nombre de catas ainsi provoquées.
Oh mais certains font tout pour passer professionnels. Les Niçois ont notamment pour habitude de glisser leur numéro de portable sur le pare-brise afin qu’on les prévienne s’ils gênent (notez le « si »).
Au risque de se faire enguirlander par la terre entière, voire de se faire déranger a posteriori.
Ceux qui concourent pour les championnats vont jusqu’à laisser leur chiotte ouverte, comptant sur autrui pour la déplacer. Ce qui oblige le brave coincé derrière à :
- sortir de sa propre chiotte
- la laisser lui-même en double file
- monter dans celle du fautif et lui trouver une place
- revenir à pied.
Sans parler du risque de se la faire chouraver, voire pousser en descente frein à main desserré (juste retour des choses).
Poussons le concept jusqu’au bout. Et s’il n’y a plus de place en double file ? Garez-vous en triple file.
Merci de votre attention.