« Bon courage »

 

L’existence n’est qu’un immense Fort Boyard. Sans ça, on ne se souhaiterait pas « bon courage » au moment de prendre congé. La formule devient si envahissante qu’elle éliminera bientôt « bonne journée ». De cette dernière ou de la fosse aux lions, on ne sait laquelle requiert le plus de courage.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

A l’inverse de « bonne journée », qu’on ne peut remplacer par « journée », « bon courage » signifie rien moins que « courage ».

Pour avoir déjà trituré le mot, on sait que, plus que de tripes ou de khoûilles, le courageux doit faire preuve de cœur.
C’est dire si la notion est dévoyée dans notre expression du jour.

 

En la prenant au pied de la lettre (et on ne sache pas qu’il faille la prendre autrement), l’on sous-entend donc un péril à affronter. On voudrait vous rappeler votre sort peu enviable qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Bon courage.

Pourquoi pas

bonne chance

ou

sincères condoléances ?

 

« Bon courage » permet de montrer toute sa compassion face à l’adversité. Mais c’est surtout le signe d’une résignation partagée. On n’y coupera pas, serrons-nous bien les coudes.

Que répondre à ça ?

Merci,

pour ne pas paraître malpoli.

Et même :

vous aussi,

la vie n’étant une partie de rigolade pour personne allez.

 

Au prochain « bon courage », un peu de courage : envoyez bouler l’interlocuteur.

Merci de votre attention.