Tandis que les zorientaux pataugent dans leur karma, on peut se targuer d’« être né sous une bonne étoile ». Ce qui implique de voir le jour la nuit (cherchez pas), pile sous une étoile en particulier (et si la sage-femme est dans l’axe ?). Mais aussi le fait que l’astre et nous sommes pieds et poings liés. Qu’elle luit à notre intention, en clair. Ça, pour un coup de chance.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Si bonnes étoiles il y a, réservées à quelques veinards congénitaux, on suppose qu’a contrario les mauvaises pullulent. Dans ce cas, on plaint les poissards concernés. Non parce que le sort s’acharnerait sur eux mais parce que ça les arrange de le penser. Tout se décide en haut lieu, nous comptons pour du beurre ; on a déjà eu l’occase de pleurer là-dessus à gorge déployée.
Fées penchées sur le berceau, chance qui sourit, anges gardiens, même combat : faut toujours qu’une émanation du Destin veille sur nous, aussi inatteignable qu’Alpha du Centaure.
Encore faut-il que cette-ci soit une bonne étoile.
M’enfin c’est la plus proche, elle a sûrement un bon fond.
Mais alors, quand nous décidons de « dormir à la belle étoile », il s’agit sûrement de la même ! Confondriez pas avec le « clair de lune » par hasard ? N’importe quel campeur vous le confirmera, ce qu’il y a d’agréable à piquer du nez sous la Voie lactée, c’est précisément de ne plus savoir où donner de la tête.
Car quoi ? Nous naissons tous sous la totalité des étoiles visibles. Croire qu’une d’entre elles se trouverait là, à l’heure dite, à seule fin de nous offrir une vie à la coule sur un plateau, c’est omettre le fait qu’elle et toute la clique sont autant de soleils (parfois mille fois plus épais que le nôtre) qui font rien qu’à frire toute la journée sans se soucier du qu’en-dira-t-on.
Certains se réjouissent d’« être né sous une bonne étoile » comme de « manger à la bonne franquette » ou « boire à la bonne vôtre ».
Secouons-les façon prunier, histoire de terminer sur des « bonnes vibrations ».
Merci de votre attention.