Le premier réflexe d’un journaleux pris en défaut sera de se draper dans sa déontologie. Comme celle-ci apparaît deux fois en tout et pour tout dans la charte d’éthique de la profession, ce n’est qu’un mot, en somme. Chouette alors, c’est lui qui nous intéresse.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Théorie des devoirs,
voilà la définition qu’en donnent le dictionnaire et les mots fléchés (en mal d’astuce sur ce coup-là et comme on les comprend).
Par extension :
Ensemble des règles morales qui régissent l’exercice d’une profession.
Ajoutez à ça de faux airs de divinité vers la gauche, déontologie est de la race de ceux qui en imposent.
Depuis peu : 1825, date de l’Essai sur la nomenclature et la classification des principales branches d’Art et Science par le sieur Jeremy Bentham. Lequel forme tout exprès deontology sur le grec deon(t)-, « ce qu’il convient de faire » et -logia, « discours, doctrine ».
Déontons les panneaux un par un pour reponçage. Non non, dé pas honte.
Déon- : en vieux grec, « nécessaire, correct », participe passé adjectivé de deî (« il faut »), issu de déô (« lier »), apparenté à dyo (« deux »). Soit le nombre exact d’occurrences du mot qui nous occupe dans la charte susnommée. C’est pas pour crier au complot mais ça vaut son pesant de « tiens donc ».
-Logia vient en plus droite ligne du verbe legein, à l’origine « rassembler, cueillir, choisir » (élection, diligence et toute la panoplie des Lego, mes moutons) puis « compter », ce qui entraînait nécessairement de « parler, dire » (dialogue, alléguer)… A propos de tout et de rien d’ailleurs : biologie, criminologie, oto-rhino-laryngologie…
Autant de domaines dotés d’une solide déontologie. On l’espère, il le faut.
Merci de votre attention.