Tu préfères papa ou maman ?
Autant demander aux mectons s’ils préférent leur khôuille gauche ou leur khôuille droite et aux fillettes de désigner leur téton préféré (si elles sont drôlement en avance). Sur ce sujet, celles-ci seraient toutefois capables de répondre, en dépit de l’indivisibilité du binôme et d’une symétrie parfaite. Les garçons sont plus rationnels, qui réservent d’égales faveurs à leurs gonades.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Que fout-ce, à la fin, de savoir où va votre préférence ? Comme s’il fallait toujours préférer ! Le plus souvent, nous hésitons comme des khôns entre deux folies en vitrine.
De plus, le cœur (préférer) ne s’aligne pas toujours, loin s’en faut, sur la raison (choisir).
Mais c’est ainsi : pour se consoler des pleins pouvoirs donnés à la raison, on aime se fabriquer de petits podiums personnels, histoire de se sentir singulier.
Et l’époque n’arrange rien. Car qu’est-ce que la mondialisation sinon une compétition à mort pour s’attirer vos préférences dans tous les domaines ?
D’ailleurs, vous ne serez jamais d’accord avec un best of ou compil’ d’aucune sorte : il y manque systématiquement une de vos préférées !
Achetez les intégrales, y’a qu’ça d’vrai.
Les plus zacharnés pousseront l’absurde jusqu’à ériger en dogme une « préférence nationale », aboyée très exactement comme suit :
Je préfère ma famille à mes amis, mes amis à mes voisins, mes voisins à mes compatriotes [etc. couché sale bête].
Oui mais si le voisin est un ami qui, coup de bol, se trouve être compatriote ? Il fait quasiment partie de la famille.
Peut-on diriger le pays de l’égalité et de la fraternité avec une telle finesse d’esprit ? On préfère ne pas y penser.
Merci de votre attention.