Où chatouiller un non-chatouilleux ?

 

La réponse de prime abord est n’importe où, puisque le non-chatouilleux n’est pas chatouilleux. Mais, une fois que vous vous serez démené(e) dans tous les sens, contreforts et orifices possibles, l’entreprise vous apparaîtra dans toute sa vanité. Pas chatouilleux, pas chatouilleux, on vous l’avait dit, pourtant.

De guerre lasse, vous diriez plutôt nulle part. Ce qui vous prive ipso facto du plaisir d’apposer vos guilis dans des endroits que la morale ne réprouve même pas puisque votre sujet d’étude ne sent rien, à l’en croire.

 

C’est alors que le doute surgit. Il doit y avoir une faille. 100% non chatouilleux, ce n’est pas humain. Chez le rhinocéros, peut-être. Mais vous n’avez ni le loisir ni les khoûilles l’envie d’aller tâter de sa carapace.

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en chatouilleur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Votre soi-disant non-chatouilleux n’aura rencontré que des chatouilleurs sans conviction. Il en aura tiré un peu hâtivement la conclusion qui l’arrange (car l’aura du non-chatouilleux en société est incontestable). En vérité, il en nourrit un fort sentiment de frustration. Pour l’en délivrer, il suffit de trouver son point C.

 

♦  S’il ne réagit pas côté anatomie, le non-chatouilleux a d’autres points sensibles : chignole, portefeuille… Faites le test en commençant par ses enjoliveurs ou son becquet arrière, pour voir.

 

♦  Puisque manifestement c’est au niveau du cerveau que se situe le blocage, chatouillez-lui directement les centres nerveux à vif.

 

♦  Les soirs où, pris de boisson, votre cobaye se trouvera en perdition, chatouillez-lui la luette, il vous le rendra bien.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Comment ne pas léser Noël à Noël ?

 

Pour changer, pensons un peu à Noël. Le seul, l’unique, le vrai, cet ami proche auquel ses parents n’ont pas fait de cadeau en l’appelant comme ça ah non alors.

Vous rendez-vous compte qu’au milieu de cette dégoulinade de gentillesse, de cette frénésie illuminée, un être souffre en silence ?

 

Parce que le jour J, c’est plus la Noël que l’on célèbre que le saint du même nom. Virage de cuti ajoutant encore à l’humiliation, sans compter les jeux de mots douteux.

Pour couronner le tout, l’oiseau a trouvé le moyen de naître un 25 décembre. Autant dire qu’on ne lui chante jamais « happy birthday to you », à lui, trop occupé qu’on est à entonner l’avènement de l’autre. D’ailleurs, sur la bûche déjà surchargée, impossible de faire tenir la moindre bougie.

Quant à la distribution de paquets, pardon. Non seulement vous n’offrez pas plus de cadeaux à Noël à Noël, mais Noël est tenu de vous en souhaiter un joyeux alors que c’est sa fête et son anniversaire.

Et ainsi chaque année depuis toujours. Pas étonnant qu’il ait les boules, Noël. L’injustice n’a que trop duré.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en pote civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Pour mettre fin à son calvaire, trouvez-lui un autre blase. Privilégiez les noms peu usités du calendrier : Thècle, Zéphyrin, Crépin, Assomption… Vous pouvez être sûr que tout le monde se souviendra de sa fête.

 

♦  Décalez la bamboula d’une semaine en priant pour qu’il vous reste assez d’entrain le premier de l’an.

 

♦  Proposez à Noël d’adopter la nationalité anglaise ou allemande. Ainsi, impossible de le confondre avec Weihnacht ou Christmas.

25-decembre-2

♦  Si ça peut consoler votre ami, rappelez-lui que le père Noël répand lui aussi le bonheur autour de lui en ne demandant rien en retour. Pire, on n’est même pas sûr qu’il existe.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.