Explosion nucléaire, bombe atomique, météorite fatale : on envisage toujours la fin du monde sous l’angle de la catastrophe. Voire de la dévastation. Mais même sans ça, l’espèce humaine s’éteindra d’elle-même ; arrivera bien un moment où il ne restera plus que vous.
Et dites-vous bien que vous allez vivre un rêve éveillé plutôt qu’un cauchemar.
D’abord, plus personne pour contrarier vos plans. Votre misanthropie légendaire ne vous donnera même plus mauvaise conscience.
Ensuite, la question de la reproduction ne se posera plus, puisqu’il est établi – mais vous n’écoutiez pas – qu’après vous, point de salut.
Si c’est une affaire de compagnie, rappelons que toutes les bêtes à poils, à plumes ou à écailles auront survécu, de même que la végétation ; vous n’aurez que l’embarras du choix.
Conscient toutefois de ce que la situation peut avoir de déstabilisant, voici quelques petits écueils à éviter afin de partir sur une bonne impression.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en Mohican civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Prudence avec la faune et la flore susnommées. Songez que du fruit de votre union naîtra tôt ou tard une nouvelle espèce ; pas d’hommes-teckels ni d’hommes-fougères, s’il-vous-plaît. Quant aux femmes-couguars, on sait de quoi elles sont capables.
♦ Oubliés argent, peur du lendemain et bouches à nourrir (hormis la vôtre). Vous ne pouvez qu’être en paix avec vous-même ! A condition d’être à jour du vaccin contre la contradiction ambulante, sans quoi votre existence tournera vite à l’auto-pugilat.
♦ Vous êtes une génération à vous tout(e) seul(e). Profitez-en pour lancer une mode par jour. Mais ne vous attendez pas à ce qu’elle soit très suivie.
♦ Lorsque vous satisferez vos besoins naturels au grand air (puisque toute pudeur aura disparu), ne vous mettez jamais face au vent.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.
Et refermez bien derrière vous.