Si vous l’emmenez partout, c’est pour ne pas être le laisser seul. Mais surtout pour forcer l’admiration sur la qualité de votre dressage. C’est bien simple : il fait tout comme vous.
A un détail près : il ne se frotte pas les pieds avant d’entrer.
Le mimétisme a ses limites, votre patience itou. Enfin quoi, le paillasson, c’est pas fait pour les chiens ! Précisément. Comment voulez-vous qu’il se dirige d’instinct vers ce bout de carpette rêche, Rex, alors que les tapis de la maison lui sont interdits, dites ?
Vous-même ne vous prêtez à l’exercice que parce que vos chaussures ne font pas partie de votre anatomie. Allez reprocher à votre fidèle compagnon que la piaule est salopée, quand vous le promenez par tous les temps !
S’il doit montrer patte blanche, faites-le lui comprendre, il n’est pas plus bête qu’un autre.
Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en maître civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :
♦ Jouez la reconnaissance du ventre. Un paillasson couleur humus au-dessus d’un coin à os = râclement frénétique de coussinets à chaque passage.
♦ Si la ruse échoue, chaussez-le de patins adaptés. Des cotons démaquillants feront l’affaire.
♦ Attaquez le mal à la racine et coupez-lui les guiboles, que vous revendrez au chinois le plus proche pour la gibelotte du jour. Dans la foulée, apprenez-lui à se rouler en boule pour ses déplacements (le chien, pas le cuistot). S’il a des ascendants dans le Yorkshire ou dans le Chihuahua, ça ne lui demandera pas beaucoup d’efforts.
♦ Joueur comme il est, toutou profitera du grattoir du vestibule pour s’y frotter le dos à qui mieux mieux, vous offrant ce faisant ses jarrets tout crados. Bondissez sur l’occasion et toilettez-les à fond, sans lui laisser le temps de dire wouf.
Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.