La pointe de l’actu

 

A l’heure du tout-informatique, on pourrait penser que la pratique se perd. Du tout. Certains journaleux persistent à arborer leur stylo à l’écran et on ne les voit jamais s’en servir.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Archétype du stylo-bille greffé à la main : Henri Sannier. L’homme qui, bien avant l’arrivée des tablettes numériques (on n’en sort pas), vous recommandait de « bien le noter sur vos tablettes », sans qu’on sache encore aujourd’hui à quoi il faisait allusion :

Dans le genre décontracté, le petit Louis Laforge, pas mal non plus :

Sans faire injure à Riri et Loulou, la palme du signe extérieur de professionnalisme (« top crédibilité », persifleraient les Guignols) revient néanmoins au regretté Jean-Luc Delarue. Ah le porte-bloc à Delarue.

La sous-exploitation de l’attirail fait peine à voir. Un trait en guise de « ça c’est fait », sans autre forme de procès.

 

On conçoit que le stylo de l’homme-tronc lui permette de ciseler ses textes avant la grand-messe. Elagage et raturage sont les deux mamelles du précieux instrument, on ne revient pas là-dessus. Mais que ne le lâche-t-il pendant ? Comme s’il pouvait biffer le prompteur ! Quant au papier de secours mis de côté à chaque transition entre deux sujets, on voit mal comment il pourrait croiser la route dudit stylo.

Imaginez que le garagiste vous tende sa louche encore poisseuse de cambouis en même temps que la facture, ou que le dentiste vous fourre son diplôme sous le nez en vue de vous rassurer sur la qualité du détartrage. Eh ben c’est totalement pareil : y’a pas besoin.

 

Porté de manière ostensible (pour ne pas dire ostentatoire) devant la caméra, le stylo fait au pire office de grigri, au mieux occupe les mains comme une clope.
Frimer tue ?

Merci de votre attention.