Fulgurance #81

Si la mayonnaise n’existait pas, il faudrait être sacrément tordu pour l’inventer.

Puzzle

 

J’ai un puzzle, y’a marqué « 4 ans » sur la boîte.
Moi j’ai mis 3 ans.

Merci tonton.

Mais revenons à nos moutons, tontons.

Le pittoresque du mot est grand-bretonnant, aucun doute là-dessus. C’est d’ailleurs pourquoi nos pathétiques compatriotes le bavent comme ils peuvent, le plus souvent [pœzl] avec la fin liée comme dans grizzly ou plus traînante comme dans Google. Ça, c’est quand ils brûlent.
Mais sans jamais en démordre, d’aucuns y vont de leur [y] comme dans brûler.
La palme revient cependant au dyslexique [pœlz] de colza, et Dieu sait que les champs de colza en puzzle, c’est les plus balèzes. Ajoutons que c’est bien meilleur que l’huile de palme, au risque de s’éloigner outrageusement du sujet.

 

On le voit, puzzle brouille les repères. Ah ben, ah ben, v’là-t-y-pas que c’est son sens exact, il se trouve ! De l’autre côté de la Manche, puzzle (le verbe) est attesté durant les nineties du XVIe siècle. Il s’écrit alors « pusle » et signifie « déconcerter, rendre perplexe ». Faut dire que dans les twenties précédentes, on rencontrait « to pose » au sens de « questionner, interroger ». Petit frère puzzle en est sans doute la forme fréquentative.
Conclusion : les Albionnais ont de nouveau pompé sur nous, et sans se poser de questions encore bien.

Ceci posé, il ne restait plus à puzzle (le substantif) qu’à pointer le bout de son nose en tant qu’« état de confusion, perplexité ». Le jeu, quant à lui, prend ce nom en 14 (de 1800), bien que son invention date de 60 (de 1700).

Autrement dit, pour voir aboutir le premier puzzle, plus d’un demi-siècle il a fallu attendre.
Alors poupougne hein.

Merci de votre attention.