Le succès d’ahuri est tel qu’il se décline en deux versions (nom et adjectif). Un ahuri arbore un air ahuri 24h/24, étant tombé dans l’ahurissement quand il était petit.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Si l’on emploie volontiers ahurir au figuré :
jeter dans la stupéfaction, frapper d’étonnement,
le verbe signifie proprement
faire perdre la tête.
Vos vieux réflexes vous soufflent déjà la suite.
A- pour passer d’un état à un autre, -ir, infinitif, le tout emboîté à la hure du sanglier furetant dans les forêts gauloises. Obélix, quand tu nous tiens.
Ce que confirme l’ahuri de 1270 :
qui a une chevelure hérissée.
Comme qui, comme qui ? Sus scrofa, pour vous servir.
Hure, au même siècle, désigne ainsi la
tête hirsute d’une bête féroce.
Mais arrêtons-nous sur hirsute. Serait-ce pas la même racine (de cheveux) ? Et hair par la même occasion ?
En effet, on n’a pas donné un coup de peigne à hirsute depuis le latin hirsutus, qui rime avec Bluetooth (là n’est pas son moindre défaut). Hirsutus, irsu d’hirtus de même sens, descend de ghers-, l’indo-européen pour dire « dru » ou « se dresser, se hérisser » (tiens donc). Hair a poussé là-dessus, le doute n’est plus permis.
Notez que pour les premiers zacadémiciens, ahurir était familier comme l’est aujourd’hui ahuri. Ahurissant, non ?
Merci de votre attention.