Lampe

 

Quoique parfaitement inutile, une lampe sans ampoule conserve son charme. Ce n’est pas le cas de l’ampoule sans lampe – surtout les nouvelles générations, en forme d’intestin grêle. Où l’on voit que la lampe fut conçue pour égayer l’ampoule.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Au chapitre lampe, le dico est peu disert :

appareil d’éclairage

puis, par métonymie :

ensemble formé par le support, l’abat-jour ou le réflecteur et la source lumineuse.

La belle brille dès 1119, les Zanciens désignant même par son nom « l’éclair, la foudre ». Au point qu’on s’autorise alors chez les hubertreeves à parler de « lampe ardente » à propos d’un « météore ressemblant à une torche ».

C’est précisément à la « torche » et au « flambeau » latin lampas, lampadis que l’on doit d’allumer nos lampes. Voyez au passage d’où sort le lampadaire et comme il serait pratique de pouvoir l’éteindre à notre guise. Par ailleurs, si les clébards marquent leur territoire au pied d’un lampadaire, ils ne feront pas de même avec la lampe pour la bonne raison que, pas fou, vous l’aviez mise en hauteur. La nature est bien faite.

Transition subtile vers l’expression « prendre des vessies pour des lanternes », à la lumière desquelles on distingue lanterna, nasalisé pour faire bonne figure de laterna, adapté du grec lamptêr qui dérive de… ? Décidément tout s’éclaire.

Lampas descend en droite ligne du verbe grec lampein, « briller », nasalisé pour faire bonne figure de la racine indo-européenne lap-, « éclairer, brûler ».

 

N’oublions surtout pas les vigoureux lamper et lampée (fait de « boire »), lampe faisant office d’« estomac » dans l’argot du XVIIe. Le tout nasalisé pour faire bonne figure de laper.

Quant au lampiste, s’il était à l’origine chargé d’entretenir les lampes, il est devenu à son corps défendant celui « sur lequel retombe la responsabilité des fautes imputables à ses supérieurs ». Dans son cas, on parlera aussi de fusible et il sautera toujours au moment opportun.

Merci de votre attention.