Pour appâter leurs ouailles, les apôtres du dernier régime procèdent usuellement à coups de montages photographiques montrant le « même » modèle avant et après le miracolo.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Vieux comme le monde : on ne voit que ce qu’on veut bien voir. Et si on regardait, de temps en temps ?
Avant, rien n’est retouché, les kilos pendouillent sans retenue, sous une lumière blafarde.
Après, le ventre est plat et raffermi. En outre, la couperose a disparu derrière un teint tout frais éclairé comme il faut cette fois. Et il suffit de quelques jours, hurle une police de caractères aussi épaisse que le repoussoir de départ.
Pas croyable, hein ? Non seulement le zig en surpoids rétrécit de moitié mais, pour peu qu’il soit albinos, il bronze littéralement. C’est bien simple : on jurerait deux personnes différentes.
On ne vous le fait pas dire.
Accoutrez le boudin (à gauche) et la taille de guêpe (à droite) d’un paletot ou d’une gaine de la même couleur : emballez c’est pesé. A l’heure du trucage numérique indétectable, les moutons les plus crédules iront se faire dépecer sur la seule foi de cette pourrave juxtaposition.
Et on s’étonne que le bonneteau fasse encore recette.
Pourquoi les charlatans pubeux n’intercalent-ils pas des clichés pris pendant, pour prouver leur bonne foi ? Avec le visage du modèle bien en vue ? Ou une marque de naissance infalsifiable ?
L’arnaque dépasse l’entendement, parce qu’elle crève les yeux. Mais d’autres, aussi éhontées (et guère plus élaborées), nous aveuglent à longueur d’année. Sans qu’il faille chercher bien loin : saints, signes, boules du loto sous-le-contrôle-d’un-huissier-de-justice…
Pis encore – pardon d’insister – les échantillons successifs (donc pas moins changeants que les bedaines qui nous occupent) sur lesquels s’appuient les zinstituts de sondages pour aller tailler le bout de gras en plateau et faire passer leur bifteck pour scientifique.
Merci de votre attention.