Bibliothèque

 

Dans notre série « séparation de l’Eglise et de l’Etat, ça va, de la langue c’est pas gagné », démonter une bibliothèque réserve quelques surprises. Pourquoi biblio- plutôt que « libriothèque », sur la base du liber latin, cette « partie vivante de l’écorce » qui nous a donné le livre ? Parce que LE livre, depuis Gutenberg, c’est la Bible. Ainsi soit-il.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Mettons que vos bouquins commencent à s’entasser dangereusement. Vous fonceriez ni une ni deux chez le Suédois zieuter les coranothèques ou les talmudothèques ? C’est pas pire hein ! Soit dit en passant, le meuble serait vite sur pied, avec son unique étage de ça de large. Toujours ça de pris.

On imagine déjà les théologiens et autres exégètes montant sur leurs grands chevaux : « ouiii mais les Ecritures n’ont pris le nom de Bible qu’au début du XIIIe sièèècle, d’après les biblia, « livres sacrés » latins empruntés au grec το ̀βιϐλι ́ον (« papier, lettre, liiivre ») et d’ailleurs le mot désignait avant même l’invention de l’imprimerie un « grand livre » puis un livre tout couuurt et, par analogie, un livre auquel on se réfère souvent (jamais sans ma biiible) et… ».

Levez pas les yeux au ciel. Trop contents d’avoir gaulé un mot aux Athéniens, les Romains, pendant qu’ils y étaient, ont nommé bibliotheca une « salle renfermant des livres » ainsi que l’armoire prévue à cet effet. Laquelle est parvenue sans bouger jusqu’à nous, en dépit de la surcouche chrétienne et des siècles d’autopersuasion de foi qui l’auront vermoulue.

De même, nos semblables en âge de s’emboîter vont en discothèque. Sûrement pas pour admirer la « collection de disques », va. Que de bons bouquins (et de bonne zizique) partis en sueur et en surdité précoce, moïe oïe oïe…

 

Quand Dieu créa le pommier on ne sait plus quel jour (alors ça aussi, s’Il a tout créé, y compris la Nature, les « jours » ne pouvaient Lui préexister rogntûdjû), Il l’appela « arbre de la Connaissance ». En toute logique, aux pots et aux anniversaires, on devrait donc becqueter de la tarte aux connaissances sans que personne y trouve à redire. A part les peine-à-jouir qu’aiment pas la cannelle mais ceci fera l’objet d’un débat ultérieur.

Merci de votre attention.