Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, la tentation est grande d’abréger Monsieur en Mr. On donne bien du Mme à Madame et du Mlle à Mademoiselle. Du moins, jusqu’à ce que le politiquement khôrrect ne biffe cette dernière du paysage. Gargouillons donc notre petite vengeance : MlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlleMlle.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Prenant appui sur les congénères femelles ci-dessus, certains passeront toute leur courte vie à écrire Mr ou Mr. (avec un point, parce que si la phrase s’arrêtait là, vous ne verriez pas le point qui se confondrait avec l’autre ce qui nuirait à la clarté de l’exposé ou alors on supprime toute la ponctuation et si on vous embête dites-le).
Or Mr., c’est pour l’anglais Mister et rien d’autre : Mr. Freeze, Mr. Cocktail… De même avec les docteurs : Dr. Who, Dr. House… Un point pour signaler l’abréviation, comme dans etc.
Et comme dans M., aucun mystère là-dessous.
A elle toute seule, la prononciation de Monsieur mériterait une conférence (appliquez à Monseigneur : rigolade garantie). Zieutons pour l’heure le r final. Vous remarquerez qu’il reste muet comme une carpe. Il est donc logique qu’on ne l’écrive pas en abrégé, contrairement à Mme et Mlle dont les consonnes, elles, retentissent distinctement. Pour que ce grand dadais de M ne se sente pas seul, solution de rechange : le point. Monsieur devient donc M., point (ou plutôt M point).
A moins d’avoir la double nationalité, vous pouvez laisser Mr. aux oubliettes. Si Monsieur = Mr., pourquoi pas « Mme. » ou « Mlle. » ? Hein ? Hein ?
D’ailleurs, messieurs raccourci fait MM. et non Mrs., réservé – vous allez rire – à Misses qui n’est autre que la dulcinée de Mister : Mrs. Jones, Mrs. Doubtfire…
De par la contrée, les Mr pleuvent par ignorance ou parce qu’on leur trouve de la classe. Une poignée d’irréductibles va même jusqu’à se justifier au nom de la confusion entre M. et les initiales masculines type Marc ou Michel.
Encore une chance qu’on n’appelle pas Médor Monsieur.
Merci de votre attention.