A chose bizarre, mot zarbi. Sur un rézosocio dont le nom et l’intérêt m’échappent, il est de bon ton d’entretenir le feu en postant régulièrement un statut. Ne vous y trompez pas, rien à voir avec l’état civil quasi-immuable qui vous caractérise (blase, date de naissance, vie de famille). Au contraire, est prétexte à nouveau statut toute variation d’humeur, dont la planète pourra profiter en temps réel. Comme un blog alors ? La distance en moins, l’immodestie en plus. Titillez pas, hein.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
Voici, tirée du dico, la définition la plus proche de ce statut nouvelle manière :
Situation qu’une réalité occupe dans un contexte donné.
A des années-lumière de l’auto-mise en scène susdite, s’pas ? Quant aux
rapports légaux qui s’établissent entre les hommes en l’absence de tout acte de volonté de leur part,
voyez par quelle cyber-ironie notre statut du jour en est l’exact inverse : le rapport à sa communauté dont chaque mouton membre décide seul dans son coin en fonction de l’inspiration.
A l’instar des journaux de la veille, le statut est donc une denrée hautement périssable. Celui qui le poste en dit généralement trop ou pas assez, dans le but de susciter qui des pouces levés, qui des commentaires du troupeau :
[X] en mode véner.
[Y] est tro contante.
[Z] vient de faire une grosse bêtise.
C’qu’il faut pas faire pour se sentir exister, pfouaaah.
D’un clic incontrôlé, vous pouvez même « faire savoir à tous vos amis » de quand datent vos dernières emplettes en ligne et en quoi elles consistent. Je laisse à penser le scoop qui apparaît alors en guise de statut. Dans le genre servitude volontaire, on approche dangereusement du taquet.
Regrattons à la porte de l’étymo. Un statut n’est jamais que le résultat de quelque chose dont on a statué, de statuere : « établir, dresser, mettre debout ». Comme les statues des Romains, voui.
De là à en ériger une à Zuckerberg, faut peut-être pas pousser mémé dans les orties. Surtout si elle est en short.
Merci de votre attention.