Squelette

 

En français, squelette ne rime guère qu’avec belette, pipelette et omelette. Ce grand dadais au milieu de toutes ces filles ? En le désossant bien, ça doit pouvoir s’expliquer.

Mais revenons à nos moutons, moutons.

Ossature, carcasse ou, version longue,

ensemble des os qui forment la charpente du corps des humains et des animaux vertébrés,

nous n’irions pas loin sans squelette. Littéralement.

Les escargots, ces gastéropodes au corps flasque et mou, n’ont pas de squelette. Voyez comme ils en bavent. Nonobstant, ils ont une maison, ce qui leur enlève dès la naissance une épine du pied.

 

Supposons qu’on ait laissé le grec dans son jus : nous devrions dire « squeletton », à l’heure qu’il est. Comme en anglois, dont le skeleton est d’origine.
Au lieu de ça, de 1552 à 1740 (date à laquelle sa finale enjôleuse est inscrite dans le marbre académique), on hésite entre scelette, squelete ou squelet. Il est vrai que le latin sceletus laisse le choix, pompé sans vergogne sur le grec skeletos, « desséché », participe de skellein, momifié pratiquement en l’état depuis l’indo-européen skele- (même sens).

Pas étonnant qu’à notre époque on souffre encore de sclérose en plaque.

 

Zévoquons zenfin le méconnu skeleton, ce

sport d’hiver individuel qui à l’instar du bobsleigh et de la luge se pratique dans un couloir de glace étroit en descente. Le skeleton se pratique sur une planche ressemblant à la luge [dont le prototype avait l’allure d’un squelette, NDLR], mais contrairement à la luge de course, le skeletoneur se place sur son engin à plat ventre, la tête devant. L’objectif est de parcourir la piste le plus rapidement possible.

Sans finir en cadavre, NDLR.

Merci de votre attention.

Comment épier l’homme invisible ?

 

Part sans payer, ne dit pas bonjour, met ses coudes sur la table… Ne nous voilons pas la face : l’homme invisible est une belle raclure qui profite du système sans être inquiété. Ne mérite-t-il pas de croupir dans une geôle sans autre forme de procès ?

Les meilleurs sont sur le coup : vous êtes affecté à sa surveillance.

Evacuons de suite la question de votre planque. Sachant que vous ne pouvez discerner les réactions du drôle, vous ne repérerez même pas qu’il vous a repéré. Autant donc choisir un endroit d’où aucun de ses faits et gestes ne vous échappera sans vous soucier de votre propre discrétion. Idéalement sa salle de bain, en vous faisant passer qui pour le plombier, qui pour l’architecte d’intérieur.

 

Encore faut-il que l’intéressé vienne vous ouvrir habillé pour la ville : bandelettes, chapeau, lunettes noires.

Car souvenez-vous que, dans l’intimité, l’homme invisible n’est reconnaissable à rien. Ce qui rend non seulement sa traque mais aussi son identification pour le moins hasardeuse.

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en espion civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Comme tout un chacun, l’homme invisible a le téléphone portable vissé au corps. Grâce à la merveilleuse technologie du gépéhès, vous n’aurez plus qu’à le cueillir. Reste à trouver le moyen de lui passer les menottes.

 

♦  Déguisez-vous en femme invisible. Il n’y verra que du feu. Reste à trouver le moyen de lui passer les menottes.

 

♦  Profitez du sol neigeux ou boueux pour le suivre à la trace. Un aimant judicieusement placé lui fera par exemple perdre ses clés. Lorsqu’il reviendra sur ses pas, vous assisterez littéralement au retour de la momie.

 

♦  L’homme invisible a pour habitude de se balader les gonades à l’air (et il aurait tort de se priver). Or, pour être invisible, il n’en est pas moins homme. Vous qui inspectez ses sanitaires, rappelez-lui que bite invisible ou pas, ce n’est pas une raison pour en foutre la moitié à côté.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.