Dans quels moments éternuer (ou pas) ?

 

Vous vous prenez trop au sérieux. Heureusement, Dame Nature a tout prévu, qui se rappelle à vous au moment opportchééééééé.

Notez qu’il est tout à fait possible de retenir vos sphincters lorsqu’une envie se déclare ou suite à la meilleure de l’année. En revanche, une brusque variation du mercure et c’est l’éternuement irrépressible (pour les détails techniques, se reporter ici).

 

Dans certaines circonstances, ceci peut s’avérer gênant. Voire tout gâcher, notamment si les éclaboussures ne rencontrent pas de résistance. Humiliation dont il s’agit de vous prémunir.

A l’inverse, forcer le destin et le courant d’air peut parfois vous tirer d’un mauvais pas.

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en éternueur civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Si, au moment de vous dire « oui » pour la vie, il n’y a que « ratatzu » qui vous vient et qu’en fait d’alliances, vous vous échangez des Kleenex, préférez les murs moins épais de la mairie ou du notaire.

 

♦  Cueilli(e) à froid par l’air un peu vif au sortir du module lunaire, vous risquez fort d’en rester à « thaT’SSSS ! » pour la phrase historique. Une combinaison thermo-ambiante et à vous la postérité.

 

♦  On vous filme en gros plan massacrant entonnant un hymne à même la pelouse gelée. Deux cas de figure : soit vous êtes la diva et à charge pour votre fidèle second de vous maintenir l’index sous le nez (car avec votre coffre, le banc de touche serait trempé), soit vous faites partie des joueurs et le chœur vous couvre de toute façon.

 

♦  Fraîchement élu(e) à la tête de la première puissance, lors de votre serment sur la Bible, arrangez-vous pour évacuer d’un « tchoummmmm » la bondieuserie finale, qui n’est pas obligatoire.

 

♦  Vous vous apprêtez à déclencher le feu nucléaire. Profitez de la caillure du bunker pour partir d’une petite crise de sternutation, histoire de repenser à tout ça à tête reposée.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.

 

Où étiez-vous le jour de votre naissance ?

 

Le souffle de l’Histoire vous électrise à chaque événement majeur survenant de votre vivant. Vous savez ainsi où vous vous trouviez lors du premier pas sur la lune, certain 11e jour de septembre ou lors de la dernière victoire d’un Français à Roland-Garros, selon la génération qui vous a vu naître.

Précisément, comment se fait-il que vous ne gardiez aucun souvenir du moment où vous vîntes au monde ? Etiez-vous occupé(e) à ce point ?
Consultez une population donnée sur la question, vous aurez invariablement affaire à 100% d’amnésiques.

 

Pas croyable, une distraction pareille. Il s’agit de votre entrée en scène, je vous rappelle – un jour à marquer d’une pierre blanche.
Retrouver des témoins capables de vous rafraîchir la mémoire s’impose.

 

Or donc, quelle attitude adopter ?
Réagissez en ex-nouveau-né civilisé.
Plusieurs options s’offrent à vous :

 

♦  Si vous avez partagé le placenta en colocation pendant neuf mois, demandez à votre jumeau de vous refaire le topo, il était aux premières loges.

 

♦  On peut dire que vous lui devez une fière chandelle. Mais – inconséquence, quand tu nous tiens – vous avez perdu tout contact au sortir de la maternité ! Lancez-vous à la recherche de la sage-femme, il n’est jamais trop tard pour exprimer votre gratitude.

 

♦  Prenez soin de tout consigner dans un journal intime dès le premier jour. Contrainte qui au surplus apportera à votre autobiographie une authenticité inattaquable.

faire-part-naissance

♦  Gardez le faire-part de votre naissance comme pièce à conviction. La candeur touchante avec laquelle vous y déclinez noir sur blanc vos type et identité garantira la sincérité de l’alibi.

 

Flegme et dignité, montrez de quel bois vous vous chauffez.