Avez-vous remarqué comme tous les mots pour dire l’embonpoint se parent des rondeurs du o ? Gros, lourdaud, énorme, dondon, sumo, [un peu] enveloppé, obèse… Outre qu’il rime avec « pèse », ce dernier est, de surcroît, le seul adjectif au monde à finir en –èse. Ce qui en soi est assez balèse.
Mais revenons à nos moutons, moutons.
A notre obèse, l’Académie fait une… d… trois places depuis 1878 entre obérer, « faire peser une lourde charge financière sur » (décidément) et obésité, « état d’une personne obèse ». On le voit, aucune échappatoire pour obèse, engoncé dans sa triste condition.
La faute à obesus : « bien nourri, gras, replet » et autres concepts du même tonneau.
Or obesus, avant de prendre ses quartiers en tant qu’épithète, n’était autre que le participe passé d’obedere, « ronger »… Allez comprendre !
Découpons le verbe latin en tranches.
• Edere : on ne connaît que lui, c’est « manger » (songeons à l’anglais to eat, au chleu essen, sans parler de comestible issu de comedere, version longue d’edere) ;
• Au tour d’ob : « autour ».
Nous y voilà !
Si « ronger » en est le sens littéral, obedere peut aussi signifier, pour les fondus de métaphores, « manger autour » (sous-entendu) « du cadran », soit toute la journée.
Moi je dis : faut pas s’étonner.
Selon une étude à peine sortie du four, l’obésité toucherait un tiers de l’humanité. C’est énorme.
Parallèlement, 1 sur 8 d’entre nous ne mange pas à sa faim. C’est là sans doute le plus gros scandale.
Merci de votre attention.